Ces entreprises dont la solvabilité rivalise avec celle des États

Seize entreprises et dix-neuf établissements financiers dans le monde sont estampillés AAA par Standard & Poor's.
La Tribune Infographie/BHEDOUIN

Depuis moins d'une semaine, on ne parle que de cela. En perdant leur sacro-saint triple A attribué par l'agence de notation Standard & Poor's, les États-Unis ont mobilisé toute l'attention des investisseurs et bousculé un peu plus la théorie financière. Le temps où la signature des grandes puissances économiques de la planète était considérée « sans risque », par comparaison aux émetteurs privés, est révolu. Avec la crise des dettes souveraines, la donne a changé. Depuis quelques mois, les taux d'intérêt des obligations d'entreprises convergent vers ceux des emprunts d'État, alors que certaines sociétés sont devenues plus solvables que les États-Unis.

Quatre poids lourds américains dans la liste

Selon les critères de Standard & Poor's, 35 groupes (16 industriels et 19 établissements financiers) dans le monde remplissent les conditions de crédit nécessaires à l'obtention du fameux triple A. Parmi eux, on retrouve une petite minorité de gros émetteurs. Seuls quatre poids lourds américains de l'indice S&P 500 figurent dans la liste : Microsoft, ExxonMobil, Johnson & Johnsonnson et Automatic Data Processing. En revanche, aucune trace de grosses capitalisations boursières européennes dans le club fermé des triples A. Ainsi Nestlé faisait auparavant partie de cette poignée de privilégiés jusqu'à ce que sa stratégie financière soit perçue comme un peu trop agressive aux yeux de l'agence de notation.

D'autres ont perdu leurs galons il y a déjà bien longtemps. C'est le cas d'EDF dont la note de crédit a été dégradée de AAA à AA+ en 1999 et qui est, entre-temps, retombée à AA?. Ce qui n'empêche pas l'énergéticien de s'imposer comme l'une des meilleures signatures du CAC 40 aux côtés de BNP Paribas (AA), Total (AA-) ou encore Sanofi-Aventis (AA-). Sachant que l'on retrouve dans la catégorie « spéculative », voire « hautement spéculative », des groupes comme Pernod Ricard, Peugeot, Renault et Alcatel-Lucent, lanterne rouge du classement.

Dans le secteur financier, le néerlandais Rabobank est la seule banque internationale, non publique, à afficher une situation de fonds propres méritant un triple A. Plus généralement, qu'il s'agisse d'établissements financiers ou d'entreprises industrielles et de services, les rares élus estampillés AAA sont, pour la plupart, inconnus du grand public.

Leur profil est, comme le souligne Carol Sirou, présidente de S&P France, « souvent très lié au secteur public ou semi-public ». Soit parce que l'État exerce une influence forte sur l'activité de la société concernée, soit parce qu'il détient une part significative dans son capital. Dans ce cas, l'entreprise profite indirectement de la qualité de signature du pays avec lequel elle entretient des liens étroits. D'un point de vue géographique, les groupes notés triple A sont fortement concentrés dans la zone Asie-Pacifique. La raison : on recense dans cette partie du monde, et plus qu'ailleurs, un grand de nombre de sociétés étatiques.

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