Prime à l'international dans le secteur automobile

Alors que Volkswagen et Daimler avaient confirmé la morosité du marché européen jeudi, Renault a, de son côté, annoncé des ventes records au troisième trimestre grâce à l'international.
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Renault subit des preises de bénéfices lundi en matinée après avoir signé, vendredi, l'une des plus fortes hausses de l'indice CAC 40. Le constructeur avait annoncé jeudi des ventes records au troisième trimestre grâce aux marchés hors d'Europe et confirmé ses objectifs malgré les incertitudes sur l'économie.

Après avoir bondi de plus de 10 % lors des deux dernières séances, le titre subit logiquement, des prises de bénéfices ce matin. Malgré tout, sur le mois d'octobre, le rebond est de plus de 22 %. Si l'ampleur du cet envol est une fois de plus à mettre au compte des sentiments de marchés exacerbés dans un contexte de forte volatilité, il tient aussi au fait que, comme les valeurs bancaires, les constructeurs automobiles particulièrement cycliques ont été les premières victimes de la dégringolade des marchés cet été.

Ainsi depuis le début de l'année, Renault a perdu un peu plus de 29 %, soit environ 2,6 fois plus que le secteur. Les firmes françaises, surtout PSA (- 42 % depuis le 1er janvier), ont été à ce point massacrées qu'elles sont les moins chères en Bourse aujourd'hui sur le Vieux continent. Elles se paient ainsi environ 4,5 fois les résultats attendus sur les douze mois à venir là où les autres constructeurs européens affichent des multiples de valorisation compris entre 6 et 8 fois.

"La valorisation du titre est très attrayante. Renault semble être clairement plus efficace que Peugeot malgré un ralentissement de sa production", commente un vendeur actions en poste à Paris.  De nombreux analystes font le parallèle entre les performances des deux constructeurs hexagonaux, attribuant la surperformance de Renault sur Peugeot à sa plus grande présence à l'international.

Un atout d'autant plus avantageux que l'ensemble des publications trimestrielles du secteur ces derniers jours a mis en évidence la décélération du marché européen.

Daimler et Volkswagen ont alimenté jeudi le sentiment morose qui se dessine pour le secteur automobile européen, révisant à la baisse leurs prévisions de demande sur le Vieux Continent, fragilisé par la crise de la dette.

Ces avertissements s'ajoutent à ceux d'autres constructeurs automobiles qui bénéficiaient jusqu'à présent d'une croissance solide sur les marchés émergents mais qui s'inquiètent de plus en plus de leur activité en Europe.

Daimler a ainsi annoncé jeudi un bénéfice d'exploitation plus faible qu'attendu au troisième trimestre, la mauvaise conjoncture ayant pesé sur le marché des voitures de luxe : les ventes de la marque Mercedes-Benz ont reculé de 2% en Europe occidentale, stagnant même en Allemagne.

Les résultats moroses de Daimler interviennent au lendemain de l'annonce par Ford d'une chute de son bénéfice trimestriel, que le constructeur américain explique en partie par ses difficultés en Europe.

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