Guerre des médias à la Bourse de Milan

La holding de Silvio Berlusconi, Fininvest, qui contrôle les groupes de médias Mediaset et Mondadori, a été condamnée à verser 750 millions d'euros au groupe CIR, dont Carlo De Benedetti, le grand rival du Cavaliere, est le président honoraire. En Bourse, le titre CIR bondit de 8%.

Le combat entre les deux grands patrons des médias italiens, Silvio Berlusconi, également chef du gouvernement, et Carlo de Benedetti, se répercute en Bourse. La holding de Berlusconi, Fininvest, a en effet été condamnée à verser 750 millions d'euros au groupe CIR, dont De Benedetti est le président honoraire, en dédommagement d'une décision judiciaire sur la prise de contrôle de Mondadori en 1990.

Du coup, le titre CIR bondit à la Bourse de Milan de 8,21% à 1,56 euro. Le groupe industriel contrôle l'hebdomadaire "L'Espresso" et le quotidien de gauche "La Repubblica" très en pointe sur la couverture des scandales sexuels dans lesquels serait impliqué le Cavaliere.

De leur côté, les titres du groupe de télévision Mediaset et de l'éditeur Mondadori, contrôlés par Fininvest et donc Silvio Berlusconi, ont d'abord fortement chuté à l'ouverture de la séance pour rapidement se reprendre. Mediaset progresse de 0,76% à 4,63 euros et Mondadori de 3,83% à 3,39 euros. Selon les investisseurs, la holding Fininvest aurait les moyens de payer cette amende.

Le Tribunal civil de Milan a jugé samedi que CIR était "en droit" d'obtenir le paiement par Fininvest de 749,995 millions d'euros pour "préjudice patrimonial" alors qu'une décision de justice avait permis en 1991 à Silvio Berlusconi de ravir la propriété du groupe éditorial Mondadori à Carlo de Benedetti.

Déjà en 2007, la justice a condamné définitivement pour corruption des avocats et un juge, jugeant que la sentence de 1991 donnant raison à Silvio Berlusconi pour la reprise de Mondadori avait été "achetée". Mais cette fois, le Cavaliere est lui aussi atteint par les accusations de corruption. En effet, dans les attendus du verdict, le magistrat italien Raimondo Mesiano estime qu'"il est possible de considérer, et seulement dans le cadre de la présente procédure au civil, que Silvio Berlusconi est coresponsable dans l'affaire de corruption."

Mais le conflit ne va pas s'arrêter là puisque la présidente de Fininvest, Marina Berlusconi, fille du chef du gouvernement, a annoncé que son groupe ferait appel. Les avocats de Fininvest vont par ailleurs déposer un recours pour bloquer le paiement de l'amende jusqu'à la fin de la procédure d'appel.

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