Le pessimisme allemand a fait chuter les valeurs bancaires

À Paris, les déclarations de Wolfgang Schaüble ont fait chuter les cours de BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole de 2 % à 4 %.
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Nouveau coup de semonce pour les valeurs bancaires. En indiquant, ce lundi, que le sommet européen du 23 octobre ne produira pas de « solution définitive » à la crise de la dette, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, a jeté un froid sur les cours de Bourse des établissements financiers européens. Pour preuve, les secteurs de la banque et de l'assurance représentés dans le Stoxx 600 ont signé, dans la foulée, les plus mauvaises performances de l'indice. À Paris, BNP Paribas et Société Généralecute; Générale perdaient respectivement 3,72 % et 2,81 % à la clôture tandis que le CAC 40 limitait son repli à 1,61 %. La position de l'Allemagne s'inscrit en rupture avec la bonne volonté affichée ces derniers jours, semant ainsi le trouble dans l'esprit des investisseurs.

Craintes du marché

Il faut dire qu'avec des enjeux aussi importants, le sommet européen, qui se tiendra dimanche prochain à Bruxelles, cristallise les craintes du marché alors que les déclarations sur l'avenir de l'industrie bancaire vont bon train. La ministre française du Budget, Valérie Pécresse, a réaffirmé, dimanche, que les établissements tricolores devraient augmenter leurs fonds propres avec des capitaux privés. Rejetant ainsi tout recours à une aide publique de l'État. De son côté, la présidente du FMI, Christine Lagarde, a précisé que seules les activités de banque de détail pourraient bénéficier d'une garantie des pouvoirs publics. Par ailleurs, pour fixer le besoin en recapitalisation des différents établissements, l'Autorité bancaire européenne (EBA) publiera en fin de semaine des données actualisées concernant le niveau de leurs fonds propres et leur exposition actuelle à la dette souveraine.

Sur ce dernier point, le ministre français de l'Économie et des Finances, François Baroin, a affirmé samedi, en marge d'une réunion du G20 à Paris, que la France et l'Allemagne avaient « bien avancé » sur la question de la décote consentie sur les titres de l'État grec, et qu'elles fourniraient des précisions à l'issue du sommet. Dans le cadre de l'accord du 21 juillet, les créanciers privés d'Athènes avaient accepté une décote de 21 % du montant des obligations grecques détenues en portefeuille. Mais avec l'aggravation de la crise de la dette, la participation du secteur sera vraisemblablement revue à la hausse. Alors que le patron du lobby international des banques à l'origine du premier accord, Charles Dallara, s'est dit opposé à toute renégociation, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a jugé « probablement nécessaire » un effort supplémentaire.

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