Sauf Athènes, les bourses européennes digèrent bien les élections en France et en Grèce

Pas de panique sur les marchés malgré la tenue de deux élections importantes pour l'avenir de l'Europe : les présidentielles françaises et les législatives grecques. A l'exception de la Bourse d'Athènes (-6,6%), les autres bourses européennes ont bien digéré le résultat des élections et terminent en hausse.
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Le CAC 40 n'a pas peur d'Hollande

La victoire de François Hollande à l'élection présidentielle française ne s'est pas traduit par un mouvement de panique sur les marchés. A Paris, le CAC 40 termine même en nette hausse (+1,65%). C'est plutôt la poussée des partis extrémistes en Grèce qui a paniqué les marchés en début de journée, puisque l'indice parisien a ouvert en baisse. Mais il s'est repris tout au long de la journée pour finalement conclure sur une forte hausse.

L'indice CAC 40 s'est ainsi octroyé 52,25 points à 3.214,22 points dans un volume d'échanges faible, de 2,624 milliards d'euros, en raison de l'absence de certains investisseurs pour cause de fermeture des marchés à Londres. "La Bourse de Paris a profité d'une vague d'achats à bon compte" après son fort recul de vendredi (-1,90%), commente Frédéric Rozier, gérant d'actions chez Meeschaert Gestion privée. En revanche, "le résultat de l'élection française était totalement attendu", la victoire du candidat socialiste à l'Elysée étant pronostiquée de longue date par les sondages, estime Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.

Signe que l'alternance ne fait pas trembler les investisseurs, le taux à 10 ans de la France a même reculé sur le marché obligataire. Paris a d'ailleurs emprunté avec succès 7,982 milliards d'euros à court terme lundi après-midi, avec des taux qui sont restés bas, même si le premier vrai test sur les marchés devrait avoir lieu lors d'un emprunt de moyen ou long terme prévu le 16 mai. L'agence d'évaluation financière Standard & Poor's a pour sa part indiqué que l'élection n'avait pas "d'impact immédiat" sur la note du pays ou sa perspective d'évolution. La France, que S&P a privée de sa note maximale AAA en janvier, est actuellement notée AA+ par l'agence.

Du côté des valeurs, Crédit Agricole (-2,36% à 3,56 euros) est tombé à son plus bas historique, pâtissant de sa très forte exposition à la Grèce, à travers sa filiale locale Emporiki. BNP Paribas (+4,21% à 30,21 euros) et Société Générale (+4,02% à 17,99 euros), moins exposés à la Grèce, ont bénéficié d'une vague d'achats à bon compte après leur recul des dernières séances. Lagardère a pris 0,74% à 23,72 euros après le lancement d'une offre publique d'achat de 84 millions d'euros sur l'éditeur de guides numériques de shopping Leguide.com (+22,99% à 24,50 euros). Enfin, Eurodisney a plongé de 5,08% à 3,74 euros après avoir creusé sa perte nette au premier semestre 2011/2012 et averti qu'il envisageait des mesures d'économies s'il n'est pas en capacité de tenir ses objectifs financiers sur l'ensemble de l'exercice.

La Bourse d'Athènes chute après les élections grecques (-6,6%)

En revanche, la faiblesse des deux partis pro-austérité aux élections législatives grecques a fait paniquer les investisseurs. La Bourse d'Athènes a fini lundi en chute libre, l'indice Athex plongeant de 6,67% face à l'incertitude politique. L'indice a clôturé à 643,87 points, l'indice des banques FTSEB ayant subi une dégringolade de 12,6%.

Après avoir ouvert en baisse de 1,27%, la place financière grecque a creusé ses pertes, reculant de 7,6%, les marchés s'inquiétant des résultats du scrutin de dimanche en Grèce où les deux partis au pouvoir, la Nouvelle Démocratie (droite) et le Pasok (socialiste), ont été désavoués par les électeurs.

Francfort et Madrid ne s'inquiètent pas

Concernées au deuxième plan par les élections françaises et grecques, les Bourses de Francfort et de Madrid ont toutes deux clôturé en hausse. Malgré le fait que la victoire de François Hollande rebat les cartes du tandem franco-allemand en Europe, l'indice allemand vedette, le Dax, qui avait perdu jusqu'à plus de 2% en début de séance, a terminé en légère hausse de 0,12% à 6.569,48 points. Le MDax (valeurs moyennes) a progressé de 0,35% à 10.625,8 points. La chancelière allemande Angela Merkel a assuré lundi qu'elle allait accueillir François Hollande "à bras ouverts" lors de sa visite à Berlin, qui devrait avoir lieu peu après la passation de pouvoir du 15 mai, mais a signifié qu'il n'était pas question pour elle de renégocier le pacte budgétaire européen. Mais Stefan Hofrichter, chef économiste d'Allianz Global Investors cité par l'agence Dow Jones Newswires, ne s'attend toutefois pas à "de grands conflits politiques" entre les deux chefs d'Etat.

A Madrid, l'indice Ibex de la Bourse a progressé de 2,72% lundi, clôturant à 7.063,2 points, au lendemain des élections en France et en Grèce, et soutenu par les valeurs bancaires après l'annonce d'un plan d'assainissement du secteur. La première banque espagnole, Santander, a gagné 4,7% et sa principale rivale BBVA 5,37%. Bankia, quatrième banque du pays et plus grande union de caisses d'épargne espagnole, a perdu 3,26%. Bankia, fera l'objet d'une intervention publique d'ici vendredi afin de l'assainir de ses actifs immobiliers risqués. Dans le secteur de l'énergie, la compagnie pétrolière Repsol a progressé de 2,46% à 13,98 euros.

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Commentaire 1
à écrit le 09/05/2012 à 15:59
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cet article devrait obtenir un césar de l' humour

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