Capgemini : laisser le temps au temps...

Cap Gemini confirme ses objectifs pour l'année 2012 : une croissance organique limitée de son chiffre d'affaires et un taux de marge opérationnelle en progression. Le groupe, qui peut compter sur la bonne tenue du marché nord-américain, demeure sous-valorisé eu égard à son potentiel de croissance et à une prime de leader qui n'est toujours pas intégrée.

 

Le secteur des SSII en Bourse est à la peine jeudi. Sous pression, il subit de plein fouet l'impact de l'avertissement sur ventes d'Infosys, qui table désormais sur une croissance de 5% cette année, et non sur une fourchette de 8% à 10% annoncée auparavant.
Le groupe informatique indien est l'un des premiers du secteur à publier ses comptes... Et la copie rendue par le géant indien des SSII n'a pas été des plus brillantes. Pis encore, Infosys lancé un avertissement sur ses objectifs annuels. Sur l'exercice clos en mars prochain, l'activité en dollars devrait progresser de 5% contre « 8 à 10% » annoncé précédemment. Une révision à la baisse des prétentions du groupe qui n'est pas étrangère au ralentissement des dépenses informatiques des entreprises...

 

Un Capgemini confiant pour 2012

Cette mauvaise nouvelle venue d'Inde est l'occasion de revenir sur le dossier Capgemini. Le français figure parmi les grandes sociétés de services informatiques. Sur le trimestre écoulé, l'activité du groupe tricolore a progressé de 4,3% pour s'établir à 2,57 milliards d'euros. La croissance a été particulièrement dynamique pour les activités nord américaines du groupe avec une hausse de 13,2% de l'activité dans cette partie du monde. La région Royaume-Uni et Irlande se redresse avec une progression de 3,9% de son chiffre d'affaires, supérieure à celles enregistrées au cours des quatre précédents trimestres. Dans l'Hexagone, le chiffre d'affaires progresse de 1%. A noter que la France reste la zone la plus dynamique pour Cap Gemini. En revanche, la région Benelux affiche un chiffre d'affaires en décroissance (-7,8%), en raison de la crise persistante qui continue d'affecter l'économie de ces trois pays. Les prises de commandes enregistrées au 1er trimestre 2012 s'élèvent à 2,145 milliards d'euros, en recul par rapport à celles du 1er trimestre 2011. Ce qui sous entend que la suite de l'exercice sera plus difficile à aborder pour le groupe piloté par Paul Hermelin.

Malgré ce ralentissement qui se profile, Cap Gemini confirme ses objectifs pour l'année 2012 à savoir une croissance organique limitée de son chiffre d'affaires et un taux de marge opérationnelle en progression. Le groupe peut toujours compter sur la bonne tenue de ses marchés les plus importants, l'Amérique du Nord en tête. Un positionnement géographique judicieux pour la SSII, qui est finalement peu présente dans les pays où la crise économique est la plus marquée...En juin dernier, Capgemini a renforcé son implantation au Brésil en signant un partenariat stratégique avec la 4ème banque du pays. La SSII française va ainsi devenir le fournisseur informatique de la banque publique brésilienne Caixa et lui ouvrira en contrepartie le capital de sa filiale locale brésilienne, CPM Braxis...

Cyclique par excellence

Capgemini a démarré 2012 sur les chapeaux de roue avec un gain supérieur à 37% sur les trois premiers mois de l'année. Cyclique par excellence, elle a profité de l'effet rattrapage du début du nouveau millésime. Mais son profil est a double tranchant, elle est en première ligne des dégagements lors des corrections boursières, notamment celles liées aux inquiétudes concernant la santé économique mondiale. A moins de 30 euros, le dossier se traite encore 25% en dessous des cours observés en 2011 (vers les 40 euros) et à des niveaux 10 fois moindres du sommet de mars 2000, lorsque le titre culminait à plus de 300 euros. Et encore, le titre reste encore sous valorisé eu égard à son potentiel de croissance et à une prime de leader qui n'est toujours pas intégrée. Capgemini compte en effet parmi les leaders de son métier à l'échelle mondiale mais le marché ne l'entend pas de cette oreille... Le dossier se paye 12 fois les résultats escomptés sur l'année en cours et 10 fois le profit net attendu sur 2013 se payent 10/11 fois en moyenne. Selon la société de Bourse Exane, Capgemini « s'échange avec une décote de 23% par rapport au secteur des services informatiques européens, ce qui ne reflète pas son bilan, le plus solide du secteur, ni sa capacité à générer de la croissance organique ». Alors, en attendant la bonne digestion des récentes acquisitions du groupe hexagonal et une amélioration sur le front macroéconomique, il faudra laisser du temps au temps...

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