Euler Hermes à l'heure latine

Dans un marché parisien encore chahuté par la crise de la zone euro, Euler Hermes redonne lâche du terrain en Bourse. Le spécialiste de l'assurance crédit a annoncé la signature avec Mapfre d'un accord pour la création d'une co-entreprise.

Cette joint-venture sera destinée à développer les activités d'assurance-crédit en Espagne ainsi que dans quatre pays d'Amérique latine. D'après Euler Hermes, elle sera opérationnelle début 2013, après obtention des autorisations des régulateurs dans les différents pays. Mapfre et Euler Hermes intégreront, sur une base respective de 50%, leurs activités existantes d'assurance-crédit en Espagne, en Argentine, au Chili, en Colombie et au Mexique, ce qui représente un total de 135 millions d'euros de chiffre d'affaires consolidé en 2011.
Pour rappel, Euler Hermes est une société qui assure ses clients contre les risques d'impayés qu'ils peuvent rencontrer dans leur propre activité. Et en ce moment, on ne peut pas dire que ces risques soient éludés... Avec une conjoncture économique plus qu'adverse, les défaillances d'entreprises sont loin d'être une exception. Si la crise de 2008 a fait mal à Euler Hermes, le groupe a pris les devants en appliquant des hausses tarifaires pour les clients souhaitant se prémunir contre le risque de défaillance mais aussi en choisissant les dossiers les moins risqués.
L'assureur crédit, filiale de l'allemand Allianz a publié une légère progression de 3,6%, de son résultat opérationnel au premier trimestre à 105,9 millions d'euros grâce à un ratio combiné (l'indicateur clé de sa rentabilité) de 73,9% contre 75% durant les trois premiers mois de l'année 2011. Le résultat net est cependant en retrait de 11,9% à 66,4 millions d'euros en raison d'une charge d'impôts plus élevée. Mais sur l'exercice écoulé, Euler Hermes a réussi son pari en affichant une hausse de 12 % de son bénéfice net à 330 millions d'euros, ce qui avait permis à la direction d'être généreux avec ses actionnaires en proposant un dividende en hausse de 10 % à 4,40 euros. Histoire de les récompenser de n'avoir pas quitté le navire en ces temps agités. En parlant de conjoncture, l'assureur crédit est loin d'être super optimiste. Et pour cause, il table sur un essoufflement de la croissance mondiale mais aussi sur une recrudescence des faillites d'entreprises. « 2012 sera une année de consolidation plutôt que de reprise prononcée. Le produit intérieur brut de la zone euro devrait reculer de 0,3%".
Même si les nuages sombres s'amoncellent dans le ciel économique mondial, Euler Hermes tel un assureur, rassure en expliquant que la « vigilance constante » du groupe et sa « capacité à gérer de façon proactive [son] niveau d'exposition au risque » seront des atouts pour passer au travers de ces turbulences économiques. Aussi, le groupe mise également sur la conquêtes de nouveaux marchés à l'international mais aussi sur le développement des nouvelles activités comme le recouvrement des créances commerciales mais aussi la couverture des risques politiques. Autre atout dans la manche de l'assureur, le groupe est très faiblement exposé la dette souveraine des pays d'Europe du Sud.
La filiale du géant allemand de l'assurance Allianz est donc plutôt optimiste pour ses affaires puisqu'elle table sur une demande d'assurance crédit forte et s'attend une hausse de ses primes de 3% à 5% en 2012. Le groupe prévoit également une « solide performance financière » pour l'année en cours grâce à sa récente réorganisation. Aussi, avec le versement d'un coupon de 4,40 euros au titre de 2011, le rendement offert est de 8,5%. Alléchant non ? Mais il ne faut pas céder aux sirènes du rendement trop facilement.  Par ailleurs, rien n'est réglé sur le front de la dette en zone euro, la Grèce cristallise encore les inquiétudes alors que l'économie mondiale restera « sur la corde raide ». Depuis mars 2009, le titre suivait une tendance haussière mais elle prit fin en mai 2011 avec les premières inquiétudes sur l'état de santé de l'économie mondiale. A 70 euros au début de l'année 2011, le titre a tutoyé à deux reprises la zone des 40 euros sur la fin du même exercice. Puis le dossier s'est repris jusqu'à culminer sur les 60 euros, un rebond qui aura fait long feu, avec le retour des inquiétudes émaillant le Vieux continent...

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