Le "online" sauvera-t-il les sociétés du secteur des jeux vidéos ?

Les dernières publications du secteur ont été mitigées. Zynga, l'éditeur américain de jeux sociaux s'est effondrée de près de 40% mercredi après la clôture à 3,13 dollars, très loin des 10 dollars de son introduction en Bourse en décembre.

Les résultats du créateur de Farmville sont en effet bien en deçà des attentes des investisseurs avec une perte nette surprise de près de 23 millions de dollars et un chiffre d'affaires moins élevé qu'espéré à 332,5 millions de dollars, contre 344,1 millions attendus. L'éditeur a également fortement revu à la baisse ses ambitions pour l'année. Zynga table désormais sur un bénéfice net par action compris entre 0,04 à 0,09 dollar, alors qu'une précédente prévision annonçait une fourchette comprise entre 0,23 à 0,29 dollar. C'est que les jeux phares de Zynga rencontrent effectivement beaucoup moins de succès qu'auparavant. Le célébrissime Farmville, qui est la source de près de 30% des revenus de la société, n'attire plus que 18 millions d'utilisateurs mensuels, contre 80 millions en 2010. Déjà l'introduction de l'entreprise fondée en janvier 2007 par Mark Pincus n'avait pas déchaîné les foules, la première cotation avait flirté autour de son prix d'introduction. Depuis, le premier janvier, le titre Zynga chute de 67%.

 

Gameloft un des représentants hexagonaux du secteur avait annoncé, au lendemain des résultats ternes de Zynga, un chiffre d'affaires à « un niveau record » de 50,4 millions d'euros au deuxième trimestre 2012. L'activité du groupe a été est portée par le succès massif rencontré par les jeux Gameloft sur le marché des smartphones et tablettes tactiles. La société vise désormais un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros sur l'exercice 2012, soit un objectif de croissance annuelle de 22%. Les perspectives de croissance du groupe font que le PER soit à un niveau élevé d'environ 20 fois les bénéfices attendus pour l'année en cours. L'éditeur de jeux vidéo téléchargeables sur téléphones portables et tablettes mise tout sur les jeux, gratuits ou payants, permettant des achats de « biens virtuels » comme des niveaux supplémentaires, nouveaux personnages à l'instar de ce que propose Zynga.

Son concurrent frontal, Ubisoft, espère doubler ses ventes de jeux free to play sur l'exercice 2012-13, en misant notamment sur l'adaptation de ses marques haut de gamme telles que « Assassin's Creed » et « Ghost Recon ». Le marché du free to play (hors Asie) est estimé à 4 milliards de dollars en 2014 (+63% par rapport à 2011) et devrait représenter la moitié du marché online. Le groupe souhaite dans cette optique, se renforcer sur de nouvelles plateformes, notamment dans le segment « online », où il multiplie les acquisitions depuis plusieurs années (Massive Entertainment en 2008, Nadeo en 2009, Quazal en 2010, Owlient et RedLynx en 2011). L'objectif est d'atteindre cette année 50 à 60 millions d'euros de chiffre d'affaires sur un segment online de 144-160 millions d'euros, a déclaré l'éditeur de jeux vidéo en marge d'une présentation post E3. Sur les 5 euros, le dossier est valorisé 11,5 fois les bénéfices anticipés pour 2012 avec un ratio « valeur entreprise/chiffre d'affaires » à 0,36 x, ce qui confirme le niveau de faible valorisation actuel. Depuis le premier janvier, le titre gagne plus de 7% mais cède plus de 75% en cinq années. Le titre ayant été pénalisé d'une part, par l'impact de la crise sur les joueurs occasionnels mais aussi le groupe a tardé à s'adapter à l'explosion des jeux en ligne.

Mais l'âge d'or des jeux en ligne est peut être révolu, en tout cas ceux des jeux en ligne « freemium». En réaction aux mauvais résultats de Zynga, le site d'analyse financière 247WallSt.com s'était empressé de rédiger l'avis de décès de l'éditeur de jeux vidéos. Selon le site internet, la déroute du titre Zynga et de ses résultats sont «la preuve indiscutable que les jeux freemium ne sont qu'une perte de temps». Affaire à suivre...

 

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Commentaire 1
à écrit le 01/06/2013 à 11:29
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votre article est bien éclairant , le Online ne marche pas , déjà je vois autour de moi la nostalgie d'être seul derrière son écran a jouer en solo contre l'ordinateur sans avoir un câble rj45 connecté et inspecté pour piratage ou pas , jouer devient...

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