Michelin : un business model gonflé à bloc ?

Rare sont les valeurs automobiles qui arrivent à tirer leur épingle du jeu à l'heure où les sociétés du secteur sont en proie à des difficultés, Peugeot en tête eu égard à la détérioration de l'environnement économique mondial et les incertitudes continues sur la situation politique en Europe. Mais Michelin, le numéro un mondial du pneumatique avec le japonais Bridgestone, est nettement au-dessus de la mêlée, le groupe clermontois démontre publications après publications sa résistance à un contexte économique des plus difficiles...La botte secrète du groupe ?

Le groupe joue sur facilement sur ses prix notamment à la hausse. L'effet prix a été très positif sur le semestre (+11,1%), à la faveur des hausses de tarifs pratiquées en 2011 en majorité, ce qui a compensé des volumes en forte décrue (-8,3%)
Michelin a ainsi amélioré ses résultats au premier semestre 2012, qui s'est achevé par un chiffre d'affaires de 10,7 milliards d'euros, supérieur aux attentes du marché (10,55 milliards d'euros), et un résultat opérationnel avant éléments non-récurrents de 1,32 milliard d'euros, en hausse de 36% et meilleur que ce que prévoyaient les analystes (1,15 milliard d'euros). Il représente 12,3% des revenus, contre 9,6% un an avant. Concernant au bénéfice net, les profits du géant clermontois ont bondi de 37,2% à 915 millions d'euros et ont dépassé allégrement le consensus qui était logé 781 millions d'euros. L?endettement a été aussi réduit sur un an, la dette nette a ainsi reculé de 2,32 à 2,18 milliards d'euros, ramenant le ratio d?endettement à 26%. Par ailleurs, Michelin est parvenu à dégager un cash-flow libre symbolique mais positif de 7 millions d'euros sur la période, alors qu'il était très nettement négatif à hauteur de 634 millions d'euros à la même période de l?exercice précédent grâce au cash-flow disponible, à la cession d'un ensemble immobilier à Paris et malgré la hausse des investissements de croissance.

Le spécialiste du pneumatique à l?instar de ses homologues industriels, évoque un « contexte de marchés toujours incertain, en Europe principalement ». Il confirme cependant son programme d'investissements de 2 milliards d'euros cette année, en faveur principalement de nouvelles capacités dans les marchés en croissance, mais aussi de la productivité industrielle dans les pays matures et dans l'innovation technologique.

Michelin renouvelle par la même occasion « avec confiance » son objectif pour l'ensemble de l'année d'un résultat opérationnel avant éléments non récurrents en nette hausse. Après la baisse des marchés au 1er semestre, les volumes annuels sont désormais attendus en retrait de -3% à -5%. Cette évolution devrait être compensée, notamment, par des coûts de matières premières plus favorables et des effets parités positifs. Michelin confirme également son objectif de génération de cash flow libre positif, avant i. La feuille de route du groupe est ainsi définie malgré les incertitudes qui entourent plusieurs marchés, notamment en Europe du Sud. Michelin renouvelle également son objectif de génération de cash flow libre positif, avant impact de la cession de l'immeuble de Paris.

L?équipementier clermontois possède également des qualités fondamentales indéniables : une progression attendue de près de 20% du chiffre d?affaires d?ici 2014, de 30% du résultat d?exploitation et de 10% du résultat net. Sur les cours actuels, la société est valorisée 0,49 fois son chiffre d?affaires estimé pour 2012, et se paie 7,19 fois ses bénéfices ce qui reste un niveau de valorisation plutôt attractif pour un dossier de qualité. Mais les opérateurs restent toujours aussi méfiants sur le secteur automobile, d?où la valorisation à la « casse » de certaines valeurs. Le groupe peut toujours compter sur le dynamisme du segment des pneumatiques de spécialités, un pôle rentable puisque ce segment concernant le génie civil, les engins agricoles ou les avions affiche des marges nettement plus élevée que les activités Poids Lourds et Tourisme. Par ailleurs, l'annonce d'un nouveau programme d'amélioration de compétitivité et le développement de nouvelles usines au Brésil et en Chine devrait permettre au groupe d'amortir une demande plus faible dans les économies développées.

Le titre Michelin a connu un beau début d?année, affichant jusqu?à 30% de performance sur ses points hauts de la mi-mars à 59 euros. Puis, le dossier s?était replié sur le terrain boursier oscillant dans un large range compris entre 50 et 58 euros. Un décrochage du titre qui paraît peu justifié au regard des très bons fondamentaux du groupe clermontois mais il traduit la méfiance des opérateurs envers un secteur en berne. 
 

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Commentaire 1
à écrit le 18/08/2012 à 1:48
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