Remy Cointreau titube après le ralentissement de ses ventes en Chine

Après avoir démarré son millésime 2012/2013 sur les chapeaux de roue, Rémy Cointreau change nettement de tempo au second trimestre. Le ralentissement des ventes en Chine, moteur du numéro deux français des vins et spiritueux derrière Pernod Ricard, a eu raison de son excellente dynamique. Le titre Remy Cointreau trinque, et finit par céder 8,02 % à 80,24 euros.

Le Cognac ne ferait il plus recette en Asie ? S'il est encore trop tôt pour l'affirmer, les ventes de Remy Martin, le spiritueux phare du groupe ont nettement ralenti au cours du trimestre clos fin septembre. A 202,3 millions d'euros, la croissance organique n'a été que de 8%, après un bond de 37,8% au premier trimestre. L'appétit des Chinois pour les produits de luxe a été moins grand sur le trimestre écoulé, mais Remy Cointreau tente de minimiser l'impact de ce coup de mou en indiquant que les cognacs de qualité « très supérieures » sont toujours très prisés en Asie, de même aux Etats-Unis où les tendances positives « se confirment ». En revanche, en Europe, le groupe pâtit des effets de la crise de la dette. Une situation qui a fait reculer les ventes du pôle liqueurs et spiritueux à 63 millions d'euros.

Pas de prévisiobns chiffrées

Dans ce contexte des moins favorables, Rémy Cointreau a généré un chiffre d'affaires de 324,1 millions d'euros, en hausse organique de 5,3% au second trimestre de son exercice décalé 2012/2013. C'est deux fois moins que les attentes des analystes qui tablaient sur une croissance moyenne de 11 % après 24,4% au premier trimestre. Sur les six premiers mois, le chiffre d'affaires ressort à 595,8 millions d'euros, matérialisant tout de même une croissance de 25,5% et une croissance organique de 13,3%.

Comme à l'accoutumée, le groupe de spiritueux ne s'est pas aventuré à livrer des prévisions chiffrées pour la suite de l'exercice en cours. Toujours aussi prudent et évasif, le groupe explique toutefois tabler sur une « croissance régulière et rentable » et confirme une amélioration « significative » de ses résultats financiers grâce à sa stratégie de montée en gamme, d'innovation et de renforcement de l'efficacité de son réseau de distribution. Un recentrage de son activité qui sera à destination à destination des marchés en croissance puisque l'Europe ne représente qu'un tiers de ses ventes d'autant plus que le climat économique est fragile sur le Vieux Continent.

Etat de grâce boursier

En dépit d'un repli du titre de 12% depuis la dernière publication du groupe en juillet dernier, le dossier se traite encore à des niveaux « haut de gamme » à près de 25 fois les résultats estimés pour l'année en cours. Et pourtant l'année 2009 a été difficile pour l'action. Le cours de Bourse avait violemment décroché. Pourquoi un tel acharnement sur le dossier ? Un chiffre d'affaires décevant, des perspectives de rentabilité revues en baisse, une série d'abaissement de recommandations, la décision de Moody's de et S&P de dégrader sa note de stable à négative....Un enchaînement de mauvaises nouvelles qui avait fait revenir le titre à 15 euros mi-mars 2009, un plancher historique. Depuis ce trou d'air, Remy Cointreau n'a cessé de progresser en Bourse et affiche un gain de 440%. Une performance remarquable pour un titre qui était plus qu'à la peine... Mais l'état de grâce boursier de Remy Cointreau pourrait prendre subitement fin alors que l'environnement économique actuel est toujours bien adverse notamment en Europe et que les nuages noirs amoncellent sur la croissance de l'Empire du milieu.

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