Solvay et Arkema tiennent la corde pour entrer au CAC 40

L'élite de la Bourse de Paris pourrait accueillir cet été l'un des deux chimistes, voire les deux. C'est le pari des analystes d'Exane BNP Paribas qui sont convaincus de cette promotion à l'occasion du remaniement de l'indice vedette parisien.

Solvay serait le grand favori pour remplacer l'action Peugeot tandis qu'Arkema pourrait évincer Alcatel-Lucent ou STMicroelectronics, qui présente le niveau de liquidité le plus faible de l'indice. Pour en être certain, il faudra attendre les décisions du conseil scientifique des indices de NYSE Euronext. Elles devraient être annoncées au plus tard le 7 septembre et être effectives à partir du vendredi 21 septembre après la clôture du marché, soit dès la séance boursière du lundi 24 septembre.
Mais pourquoi ces deux sociétés sont elles dans les petits papiers d'Exane BNP Paribas ? Solvay, la grande favorite de cette promotion, est, aux yeux du bureau d'études, fort d'un profil équilibré entre capitalisation (7,6 milliards d'euros) et liquidité. Quant à l'ex-filiale de Total, elle dispose d'un confortable matelas financier, la capitalisation en moins...

Solvay, un sérieux candidat

Solvay refait surface dans la gazette boursière, un peu plus d'un an après le rachat de son homologue français Rhodia. Début avril 2011, le groupe d'outre-Quiévrain avait, à la surprise générale, lancé une offre publique d'achat amicale sur son homologue français Rhodia afin de créer « un acteur majeur de la chimie, leader mondial sur ses métiers ». L'offre, en numéraire a été réalisée sur une base de 31,60 euros par action, avec un dividende de 0,5 euro par action. Cette opération avait valorisé Rhodia à hauteur de 3,4 milliards d'euros contre une capitalisation de plus de 2 milliards d'euros, faisant ressortir une prime importante de 50% par rapport à son dernier cours, soit 21,07 euros. Puis le 23 janvier de cette année, Solvay faisait son apparition à Paris sous la forme d'une double cotation, en plus de Bruxelles, sa place de référence. Il explique ce souhait d'une double cotation en raison « de la longue histoire de la société et de s a présence significative sur le marché français » notamment depuis l'acquisition de son concurrent Rhodia.

Solvay a eu raison de franchir les Ardennes, depuis son entrée sur la place parisienne à un cours de 75,46 euros, l'action du chimiste belge s'est appréciée de 20% pour revenir sur les 90 euros et de 40% depuis le 1er janvier. Un parcours boursier remarquable eu égard à la résistance d'un groupe face à une conjoncture économique loin d'être facile. Au deuxième trimestre, le groupe a en effet dégagé un résultat net à 244 millions d'euros en hausse de 6% sur un an. A contrario, le chiffre d'affaires n'a progressé que de 1% à 3.3 milliards d'euros. Ces résultats s'expliquent par des économies de coûts significatifs et une recomposition du portefeuille d'activités. Mais ce sont les doutes sur cette même conjoncture qui avait mis à rude épreuve l'action en milieu d'année, Solvay a été sanctionné passant de 90 à 72 euros en quelques semaines. Mais ce trou d'air n'a été que passager, le 18 juin dernier, le chimiste a remplacé le fabricant de bateaux vendéen Bénéteau dans le SBF 120.

Arkema est loin d'avoir dit son dernier mot

Le chimiste français, ex-filiale chimique du groupe Total a lui aussi d'avoir les lumières des projecteurs braquées sur lui. Et sa requête est légitime, le cours d'Arkema ayant triplé en trois ans, passant d'une vingtaine d'euros en août 2009 à quelques encablures des 70 euros actuellement. Mais quid d'avant août 2009 ? Arkema a fait ses premiers pas boursiers en mai 2006, sous la forme d'une scission-introduction en Bourse à un prix de 27 euros. Le titre avait démarré sur les chapeaux de roue jusqu'à doubler son cours en l'espace d'un an. Puis à partir de septembre 2008, l'action amorça sa baisse, pour toucher un plancher historique à 9,71 euros en mars 2009, au plus fort de la crise financière. Comme la plupart des sociétés de la cote, le chimiste français n'a pas été épargné par la dégradation de la conjoncture. Les comptes se sont inscrits à deux reprises dans le rouge, à - 176 millions d'euros en 2009 et -19 millions en 2011. Mais cette mauvaise passe est derrière Arkema, le groupe n'ayant pas faibli sous l'adversité en atteignant avec trois ans d'avance son objectif d'un excédent brut d'exploitation de 1 milliard d'euros. Le groupe tricolore a également rassuré sur sa première partie de l'année 2012 avec notamment un excédent brut d'exploitation du second trimestre qui a dépassé les attentes de la place à 300 millions d'euros. Depuis la fin du trimestre, la société a cédé son pôle vinylique déficitaire, permettant un recentrage sur ses actifs les plus porteurs. Une stratégie qui paye, Arkema résiste face à la crise avec un renforcement des niches de spécialités du groupe, et un investissement industriel sur les lignes de produits et les pays à plus forte croissance.

Rumeurs d'OPA sur Arkema

Le premier chimiste français, a une longueur d'avance sur son homologue belge sur un potentiel de hausse en Bourse. En termes de valorisation, Arkema reste en effet attractif, se négociant 8,5 fois ses bénéfices estimés pour 2013 contre un peu plus de 11 fois pour Solvay. La « valeur entreprise sur Ebitda » ressort à 4,67x, ce qui est peu cher payé alors que l'OPA de Solvay sur Rhodia s'était établi sur un ratio de 7x. Par ailleurs, Arkema fait régulièrement l'objet de rumeurs d'OPA, ce qui ajoute une dynamique spéculative sur un titre qui est loin d'être encore épuisée, et ce, sur fond de restructuration du secteur. Début juillet, le blog du 'Financial Times' avait annoncé que le chimiste de spécialités constituerait une cible pour certains acquéreurs dont l'américain DuPont et l'allemand BASF... Un montant de 5,5 milliards de dollars au minimum était également évoqué par le blog financier.

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