Vivendi : l'avenir du groupe en question...

Dans un marché disposé à rebondir, Vivendi reste sous les 13 euros, un niveau de cours que le titre du conglomérat n'avait plus revu depuis 2002/2003. Depuis une bonne année, Vivendi a perdu plus d'un tiers de sa valeur. Autrefois adulée par les investisseurs pour son copieux coupon, l'action ne trouve plus grâce à leurs yeux...

Et pourtant, Vivendi avait terminé l'exercice 2011 sur une excellente note ! Une année qualifié de « record » par le président Jean-Bernard Lévy. Le groupe a vu ses revenus 2011 baisser de -0,2% à 28,813 millions d'euros, pour un EBITDA de 14,42 milliards d'euros (+0,7%) et un résultat opérationnel ajusté (EBITA) de 5,86 milliards d'euros (+2,3%). Le bénéfice net ajusté avait progressé de 9,4% pour s'établir à 2,952 milliards d'euros. Un niveau jamais atteint par l'entreprise dirigée par autant plus qu'il bat le consensus de place qui était logé pour sa part à 2,864 milliards d'euros. Un parcours sans faute réalisé, grâce à la forte croissance des activités de téléphonie de GVT au Brésil et à la rentabilité « exceptionnelle » de l'éditeur de jeux vidéos Activision Blizzard. Mais l'état de grâce va prendre fin, les années qui vont suivre ne seront pas un long fleuve tranquille pour Vivendi.

C'est que le groupe s'attend à faire face à deux exercices difficiles, à cause du durcissement de la concurrence dans la téléphonie mobile en France et au Maroc. Dans l'hexagone, Vivendi estime que « le régulateur, l'Etat et l'opérateur historique » ont offert des conditions « excessivement favorables » à Free Mobile pour lui dérouler le tapis rouge. SFR devra donc contraint « réexaminer très attentivement tant ses offres commerciales que ses coûts » autrement dit de s'aligner sur la toute nouvelle concurrence. Quitte à rogner sur les marges...

De façon à en minimiser l'impact, SFR met en place « un programme de reengineering de ses processus » explique Vivendi. Alors, il faudra patienter jusqu'en 2014 pour observer à un retour de la croissance des profits. ... Et c'est cette sombre perspective qui a surpris, mais surtout déçu les investisseurs. C'est que la filiale mobile de Vivendi n'avait pas anticipé cette nouvelle concurrence et en paie désormais les pots cassés. Le conglomérat avait en effet reconnu qu'en moins de deux mois SFR avait perdu 200.000 abonnés mobiles et que l'excédent brut d'exploitation de la filiale chuterait de 12 % à 15 %, entraînant une baisse sur résultat net ajusté de Vivendi pouvant atteindre 15 %. L'ancienne vache à lait du groupe n'est plus... D'autant plus que l'acquisition pour 7,75 millions d'euros des 44% de SFR détenus par Vodafone, s'est faite, avec du recul, à des conditions plus qu'onéreuses.

Mais Vivendi peut toujours compter sur GVT au Brésil dont le dynamisme reste toujours au rendez-vous, de même que de sa filiale de jeux Activision qui ne déçoit pas. Alors le terme conglomérat prend tout son sens. Un ensemble qui fait grandement parler de lui alors que des bruits de couloirs, relayés par la presse avaient fait état d'un éventuel démantèlement du groupe. Parmi les options qui « étaient à l'étude », une division du géant du divertissement en deux entités, avec d'un côté les jeux vidéos (Activision Blizzard) et les actifs médias comme Universal Music Group, et de l'autre les télécommunications (SFR) et la diffusion de contenus. Mais cette rumeur n'était elle tout simplement pas la traduction d'un malaise au sein du groupe après l'arrivée du trublion Free mobile dans le paysage mobile français ? Des spéculations sur l'avenir du groupe qui ont également été alimentées par la montée en puissance de Bolloré dans le tour de table du groupe Vivendi alors que l'homme d'affaires breton possède à ce jour officiellement 1,1% du capital du groupe de télécoms et de médias. Selon 'Le Figaro', il viserait à terme le seuil des 5% et deviendrait ainsi le premier actionnaire du groupe, bien devant le Qatar, qui possède 2% du capital.

En tout cas, le groupe Vivendi continue ainsi de porter les stigmates consécutifs au lancement de l'offre mobile du groupe Iliad. En campant autour des 13 euros, l'action Vivendi a perdu plus d'un tiers de sa valeur depuis le début de l'année et affiche ce jour une des plus fortes baisses du CAC40. En 5 ans, la valeur a fondu comme neige au soleil en accusant un repli de près de 60% en Bourse de Paris... Le titre est désormais très décoté par rapport à la valeur de ses actifs (SFR, Maroc Telecom, GVT, Canal+, Activision Blizzard, Universal Music...). Les ratios de valorisation sont donc attractifs, avec un PER 2012 estimé à 7,27x et un ratio VE/EBITDA de 3,90x, des ratios très inférieurs à la moyenne de ses comparables. Il donc est loin le temps où le titre se traitait à des sommets au plus fort de la bulle internet en 2000 à 141 euros... A ces cours, il faudrait plus qu'un miracle pour que le dossier recouvre sa superbe d'antan.

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