Les Bourses européennes dispersées après les annonces de la BCE, Madrid perd près de 3%

La Bourse de Paris a terminé en baisse de 1,17% après un discours pessimiste du président de la BCE, tout comme Francfort (-0,45%). Madrid a perdu 2,99%. Londres a en revanche terminé en légère hausse (+0,14%) après le coup de pouce annoncé de la Banque d'Angleterre.
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La Bourse de Paris a clôturé en baisse de 1,17% jeudi, les investisseurs s'inquiétant de la situation économique dans la zone euro après un discours jugé pessimiste du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi.  Le CAC 40 a clôturé à 3.229,36 points. Le volume d'échanges modeste, à 3,290 milliards d'euros, témoignait de la prudence des opérateurs.
Le marché parisien a d'abord évolué autour de l'équilibre, avant de s'installer dans le rouge peu après 15H00, dès le début de la conférence de presse de M. Draghi.
"La BCE nous a déçu. Elle confirme que l'économie de la zone euro va mal. Mais, face à cela, elle s'est contentée d'une nouvelle baisse de son taux directeur sans autre mesure de soutien", a regretté Andréa Tueni, analyste chez Saxo Banque.

La BCE a abaissé son taux directeur à 0,75%, contre 1% jusqu'à présent, soit son plus bas niveau historique. Mais cette mesure est jugée insuffisante pour redonner du souffle à la zone euro, empêtrée depuis deux ans et demi dans la crise de la dette et confrontée à la récession de plusieurs de ses Etats membres. Mario Draghi s'est d'ailleurs montré pessimiste sur les perspectives économiques de l'union monétaire dans les mois à venir. Il a aussi balayé les espoirs de nouvelles mesures exceptionnelles. Les indicateurs américains n'ont pas davantage joué sur la tendance. Aux Etats-Unis, les embauches se sont accélérées en juin dans le secteur privé, tandis que l'activité dans les services a ralenti sa progression en juin, selon l'indice ISM.

Les valeurs bancaires ont tiré le marché parisien vers le bas en raison des craintes sur l'Europe. Crédit Agricole a cédé 3,09% à 3,64 euros, BNP Paribas 2,0% à 30,40 euros et Société Générale 1,35% à 18,59 euros. ArcelorMittal (-3,35% à 12,43 euros) et Imerys (-3,07% à 39,76 euros) ont souffert d'un abaissement de recommandation par HSBC. Veolia Environnement a enregistré la plus forte baisse de la cote (-5,79% à 9,43 euros), pénalisé par une note de la banque UBS.

La Bourse de Madrid a terminé en baisse de 2,99% jeudi, les investisseurs étant déçus que la Banque centrale européenne (BCE) se soit contentée de baisser son principal taux directeur au lieu de prendre des actions plus décisives contre la crise.  L'indice Ibex-35 des valeurs vedettes a terminé à 6954,2 points, plombé par ses banques: Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation, a reculé de 3,94%, à 5,096 euros et BBVA, la deuxième banque espagnole, a plongé de 4,81%, à 5,458 euros.

L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a fini jeudi en baisse de 0,45% à 6.535,56 points, désabusé. De nombreux analystes espéraient une baisse de taux plus franche que celle de 25 points de base décidée par la BCE, et pour certains spéculaient sur un l'annonce de nouvelles mesures anti-crise spectaculaires.

La Bourse de Londres a terminé en légère hausse jeudi, après un nouveau coup de pouce de la Banque d'Angleterre (BoE) qui avait été largement anticipé et des annonces de la BCE qui ont déçu les attentes.  L'indice FTSE-100 des principales valeurs a gagné 8,16 points, soit 0,14% par rapport à la clôture de mercredi, à 5.692,63 points. "Les investisseurs attendaient la décision de la Banque d'Angleterre et de la Banque centrale européenne mais c'est une nouvelle fois la Banque centrale chinoise qui leur a volé la vedette en abaissant ses propres taux en fin de matinée, ce qui a donné un coup de fouet au marché", a commenté David Jones, analyste chez IG Index. "Mais la conférence de presse à la suite de l'annonce de la BCE a ramené les investisseurs sur terre", a-t-il ajouté, suggérant que la tonalité du discours de son président Mario Draghi avait semblé pessimiste.

La BoE a pour sa part annoncé l'injection de 50 milliards de livres (62,2 milliards d'euros) dans l'économie britannique, actuellement en récession, mais cette décision était largement anticipée. Parmi les valeurs, l'équipementier britannique GKN a terminé sur un bond de 11,2% à 207,6 pence après avoir annoncé jeudi avoir conclu un accord en vue du rachat de Volvo Aero, filiale du groupe suédois Volvo spécialisée dans les moteurs d'avions, sur la base d'une valeur d'entreprise de 633 millions de livres (790 millions d'euros).

L'assureur Aviva a pris 3,16% à 290,2 pence. Il entend se défaire d'activités non performantes mobilisant près d'un tiers de ses fonds propres et réduire ses dépenses, dans le cadre d'un plan stratégique dévoilé jeudi dont les effets devraient être pleinement ressentis en 2014. La banque Barclays a pour sa part progressé de 1,33% à 168,2 pence, regagnant un peu du terrain perdu depuis le scandale des manipulations de taux Libor et la démission de son directeur général Bob Diamond.

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