La fusion LSE/Deutsche Börse n'aura sûrement pas lieu

C'est la troisième fois que les deux opérateurs boursiers tentaient un rapprochement.

Le London Stock Exchange (LSE) a annoncé que son projet de fusion avec Deutsche Börse ne devrait pas être approuvé par la Commission européenne. Le LSE a déclaré dans un communiqué dimanche soir que l'exécutif européen lui avait demandé de vendre sa participation de 60% dans sa plate-forme sur les marchés de taux MTS pour répondre à des inquiétudes en matière de concurrence face à ce projet de fusion des deux plus grands opérateurs de marchés.

Qualifiant cette exigence de "disproportionnée", l'opérateur britannique a indiqué qu'il aurait du mal à céder MTS et qu'une telle cession lui serait préjudiciable. "Au vu de la position actuelle de la Commission, LSE pense que la Commission ne devrait pas donner son feu vert à la fusion", a-t-il dit dans le communiqué.

Un projet à 28 milliards d'euros

Dans un communiqué séparé, Deutsche Börse a attribué la décision au LSE. Le LSE "a décidé ce soir de ne pas accepter la cession exigée de la participation majoritaire de LSEG dans MTS", a dit Deutsche Börse, ajoutant qu'il s'attendait à une décision définitive de la Commission d'ici fin mars. La Commission a refusé de commenter.

Les deux opérateurs européens ont annoncé un projet de fusion de plus de 28 milliards d'euros il y a tout juste un an afin de mieux résister à la concurrence des opérateurs américains qui commençaient à s'implanter sur leur territoire. Les opérateurs ont déjà accepté de vendre LCH Clearnet, la filiale française de la chambre de compensation du LSE, pour satisfaire aux exigences de l'autorité antitrust européenne.

Le LSE a précisé que la Commission a également exprimé ses inquiétudes ce mois-ci concernant l'accès aux flux sur les marchés obligataires et de mises en pension de titres si les deux opérateurs venaient à fusionner. Le LSE a ajouté avoir fait des propositions pour régler ce problème mais que la Commission avait exigé plutôt qu'il cède la part dans MTS.

La question des obligations souveraines

L'UE avait donné aux deux opérateurs jusqu'à lundi pour présenter des concessions en réponse à sa demande. MTS représente une petite part de l'activité du LSE tout en étant une plate-forme de premier plan pour les échanges d'obligations souveraines, notamment en Italie, où cette activité est classée "d'importance systémique".

Le LSE a précisé qu'une cession de MTS exigerait l'obtention du feu vert des autorités de plusieurs pays en Europe et affecterait son activité globale en Italie. "Prenant en compte tous les éléments et agissant dans le meilleur intérêt de ses actionnaires, le conseil du LSE a conclu aujourd'hui qu'il ne pouvait pas s'engager à céder MTS", a déclaré l'opérateur dans son communiqué publié dimanche soir.

(Avec Reuters)

*Graphique réalisé par Statista

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Commentaire 1
à écrit le 27/02/2017 à 18:02
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Cela n'aura servi a rien de faire coter les marchés boursiers eux-mêmes. Et encore moins de créer la concurrence entre eux. Ces pseudos sociétés ne savent pas quoi faire de leur fric, et passent leur temps à essayer de se manger entre elles. Encor...

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