Wall Street : le Dow Jones à son plus bas depuis juin 2016

Par latribune.fr  |   |  441  mots
Le Nasdaq a baissé de 1,96%, reculant de 3,53% sur une semaine. Le S&P 500 a lâché 2,12%, en baisse de 3,85% sur la semaine. (Crédits : Carlo Allegri)
Le Dow Jones Industrial Average a abandonné 2,54% vendredi et perdu 4,12% sur la semaine. Une chute due à la crainte d'une envolée des rendements obligataires après l'annonce d'une croissance soutenue des salaires américains, ainsi qu'à une série de résultats d'entreprises jugés décevants.

Le Dow Jones a subi un revers majeur vendredi, affichant en pourcentage sa pire séance depuis juin 2016, lesté par la chute d'ExxonMobil et Chevron et par l'envolée des taux d'intérêt. Selon des chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a abandonné 2,54%, ou 665,75 points, à 25.520,96 points, perdant sur la semaine 4,12%.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a baissé de 1,96%, ou 144,92 points, à 7.240,95 points, reculant de 3,53% sur une semaine. Le S&P 500 a lâché 2,12%, ou 59,85 points, à 2.762,13 points, en baisse de 3,85% sur la semaine.

Une hausse des taux de la Fed en vue

Selon le rapport mensuel sur le marché du travail diffusé vendredi, la progression des salaires sur douze mois a atteint, à +2,9%, son rythme le plus rapide depuis près de neuf ans, signe d'un resserrement du marché de l'emploi et peut-être d'une future accélération des prix.

"C'est une bonne nouvelle pour les travailleurs mais cela laisse entendre que l'inflation sur les salaires prend racine, et cela peut être une mauvaise nouvelle pour les marchés", a remarqué Ken Berman de Gorilla Trades. "Cela donne à la banque centrale américaine (Fed) un feu vert pour augmenter ses taux, ce qui a historiquement rendu les marchés nerveux", a-t-il poursuivi.

"Les chances de voir davantage de hausses de taux que les trois anticipées par la Fed en décembre sont plus grandes", a ajouté Mickey Levy de Berenberg.

Et Peter Cardillo de First Standard financial de résumer:

"Un vieil adage dit que ce qui est bon pour l'économie ne l'est pas forcément pour Wall Street".

Sensible aux perspectives d'inflation, le taux de rendement des bons du Trésor américain à 10 ans s'est d'ailleurs envolé jusqu'à 2,853% en séance contre 2,790 jeudi soir. Depuis le début de l'année, ce taux a augmenté de 18%, bien au-delà des anticipations des économistes. Celui à trente ans a atteint 3,098% contre 3,024% la veille.

ExxonMobil, Chevron, Apple et Alphabet en baisse

Membres du Dow Jones, les deux majors pétrolières ExxonMobil (-5,10% à 84,53 dollars) et Chevron (-5,57% à 118,58 dollars), ont par ailleurs accéléré le recul de l'indice vedette de Wall Street après la publication de leurs résultats. Ces deux sociétés ont envoyé au tapis l'indice regroupant les valeurs de l'énergie au sein du S&P 500 (-4,13%).

Apple a aussi fortement reculé (-4,42% à 160,37 dollars), après avoir fait état de ventes d'iPhone en baisse pendant les fêtes par rapport à l'année précédente, et Alphabet (maison-mère de Google) a été victime d'une amputation de ses profits en raison de la forte augmentation de ses coûts (-5,28% à 1.119,20 dollars).