Fed, BCE, BoJ... en 2018, les banques centrales changent de tête

La succession à la tête de la Réserve fédérale américaine n'est pas le seul remaniement de l'année. Des responsables de la BCE et de la Banque du Japon voient également leurs mandats arriver à échéance dans les prochains mois.
Jean-Christophe Catalon
Sa nomination étant confirmée par le Sénat, Jerome Powell prendra officiellement la tête de la Fed en février.
Sa nomination étant confirmée par le Sénat, Jerome Powell prendra officiellement la tête de la Fed en février. (Crédits : JOSHUA ROBERTS)

Cette fois, c'est certain, Jerome Powell prendra bien la tête de la Fed le samedi 3 février. Sa nomination par le président Trump, début novembre, a été largement confirmée par le Sénat mardi 23 janvier, à 85 voix pour et 12 contre. Une formalité pour le républicain, dont le CV satisfait les deux camps.

Sur les questions de politique monétaire, Jerome Powell devrait s'inscrire dans le sillon de son (futur) prédécesseur, la démocrate Janet Yellen, contentant ainsi l'opposition. Pour les républicains, il cochait déjà toutes les cases : membre du parti, il a servi dans l'administration de Bush père, puis a travaillé dans le privé et s'est dit favorable à un allègement de la réglementation bancaire.

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Plus largement, la Fed ouvre le bal des remaniements à la tête des banques centrales. Les mandats de plusieurs responsables de politique monétaire arrivent à leur terme cette année, notamment à la BCE et à la Banque du Japon (BoJ).

■ Vitor Constâncio quittera la vice-présidence de la BCE en mai

La politique non conventionnelle est la pour durer, selon vitor constancio

En zone euro, la banque centrale va procéder à un grand remue-ménage dès cette année et jusqu'à fin 2019, en renouvelant les deux tiers de son directoire. Premier sur la liste : le vice-président Vitor Constâncio, dont le mandat court jusqu'au 31 mai 2018. Lundi, l'Eurogroupe a lancé la phase de présélection des candidats.

"Les pays ont jusqu'au 7 février pour présenter leurs candidats et les ministres des Finances de la zone euro procéderont à un premier vote le 19 février, lors de leur prochaine réunion", a précisé le président de l'Eurogroupe, Mario Centeno. Après des auditions devant le Parlement européen, le nouveau vice-président sera nommé officiellement par le Conseil européen - qui rassemble les chefs d'État et de gouvernement de l'UE.

Parmi les prétendants, une candidature irlandaise n'est pas à exclure, mais celle qui fait le plus couler d'encre est espagnole, en la personne du ministre des Finances Luis de Guindos.

Le choix sera déterminant pour la nomination du prochain président de la BCE, le mandat de Mario Draghi se terminant en octobre 2019. Les dirigeants européens essaient de respecter un équilibre "Nord-Sud" entre la présidence et la vice-présidence de l'institution monétaire. Concernant la seconde, une nomination espagnole donnerait une longueur d'avance au patron de la Bundesbank, Jens Weidmann, pressenti pour succéder à Mario Draghi, face au gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, candidat potentiel.

| Lire aussi : Vice-présidence de la BCE : qui pour remplacer Vitor Constancio ?

■ Haruhiko Kuroda maintenu à la tête de la BoJ ?

Au Japon, le mandat du gouverneur de la banque centrale, Haruhiko Kuroda, arrivera à son terme le 8 avril. Depuis plusieurs mois, les commentateurs et les enquêtes d'opinion menées auprès d'économistes suggèrent qu'il sera maintenu à son poste par le gouvernement japonais. Ce serait presque une première car aucun gouverneur de la BoJ n'a réalisé de second mandat depuis les années 1950.

Le Premier ministre Shinzo Abe a tenu des propos dithyrambiques à propos de Haruhiko Kuroda. Il a "de grandes chances" d'être reconduit, a déclaré à Bloomberg ce mois-ci le parlementaire Masahiko Shibayama, membre de la formation politique de Shinzo Abe, le Parti libéral-démocrate.

Contrairement à la Fed et la BCE, la BoJ ne semble pas prête à se lancer dans la voie de la normalisation de sa politique monétaire. Haruhiko Kuroda insiste à chacune de ses interventions sur son intention de maintenir les mesures de soutien à l'économie. Le reconduire à la tête de l'institution donnerait de la visibilité aux marchés dans cette période sensible. Pour mémoire, l'annonce récente d'une très faible réduction des rachats d'actifs mensuels avait agité les marchés et conduit à une appréciation du yen.

Jean-Christophe Catalon
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