L'euphorie se poursuit à Wall Street, le Dow Jones explose les 25.000 points

L'indice vedette de la Bourse de New York, qui avait déjà gagné 25% l'an dernier, enchaîne les records. Les marchés sont haussiers depuis près de neuf ans et les valorisations sont élevées, vulnérables à la moindre déception.
Delphine Cuny
L'envolée quasi ininterrompue depuis un an de l'indice des vedettes de la Bourse de New York, le Dow Jones, qui comprend notamment Apple, Boeing, Exxon Mobil, McDo, Microsoft et JP Morgan.
L'envolée quasi ininterrompue depuis un an de l'indice des vedettes de la Bourse de New York, le Dow Jones, qui comprend notamment Apple, Boeing, Exxon Mobil, McDo, Microsoft et JP Morgan. (Crédits : ChartIQ)

[Article mis à jour à 18h15]

Le New York Stock Exchange lui-même en est ébahi. Jeudi soir, le compte officiel de la Bourse de New York sur Twitter rappelait l'envolée de l'indice Dow Jones en un an et les jalons dépassés : 20.000 points le 17 janvier 2017, 21.000 le 1er mars, 22.000 le 1er août, 23.000 le 17 octobre, 24.000 le 20 novembre, 25.000 le 4 janvier 2018. Un nouveau gain de 1.000 points engrangé en à peine six semaines, soit le plus rapide à ce jour, et un nouveau record historique de l'indice des 30 plus grandes valeurs américaines, qui comprend notamment Apple, Boeing, Exxon Mobil, McDo, Microsoft et JP Morgan, après une progression déjà échevelée de 25% l'an passé. L'envolée fait le bonheur des traders et des investisseurs, sans oublier les vendeurs de casquettes brodées « Dow 25k » dans le quartier de Wall Street.

C'est le 73e record de suite depuis l'élection de Donald Trump s'enthousiasme Fox Business, la déclinaison financière de la chaîne préférée du président américain qui ne manque pas une occasion de s'attribuer le mérite de ces exploits boursiers.

Marché haussier depuis plus de 8 ans

Les statistiques sur l'emploi dans le secteur privé ont donné jeudi un coup de fouet au Dow, également dopé par le vote des réductions d'impôts, qui devraient augmenter les bénéfices des entreprises (à quelques exceptions près : plusieurs grandes banques dont Goldman Sachs, ont annoncé des provisions de plusieurs milliards sur leurs crédits d'impôt différés). Ce vendredi, la publication d'autres chiffres sur les créations d'emploi un peu moins bons que prévu n'a pas pesé sur les marchés d'actions : le Dow est resté calé au-dessus de ce nouveau palier, à 25.172 points (+0,39% vers 18h), le S&P 500 s'adjuge 0,38% à 2.734 points et le Nasdaq 0,66% à 7.124 points, tous deux également à des niveaux proches de leur record historique. L'optimisme des investisseurs confine à l'euphorie.

L'an dernier, les indices boursiers américains ont signé leur meilleure performance depuis 2013. Les valeurs technologiques, Apple, Google/Alphabet, Amazon, etc, ont largement contribué à cette hausse, mais la plus forte hausse du Dow a été réalisée par Boeing (+89%), suivi de Caterpillar (+70%) et de Visa (+46%).

Les marchés sont haussiers depuis plus de huit ans, 3.322 jours exactement selon les statistiques du S&P 500 compilées par le New York Times. Ce n'est pas la cavalcade boursière la plus longue de l'histoire : celle qui s'est terminée par l'explosion de la bulle Internet à l'été 2000 avait démarré en 1987. Ce "bull market" a-t-il encore du carburant pour se poursuivre ? Les avis sont partagés. Les stratégistes de JP Morgan anticipent un S&P 500 à 3.000 points en fin d'année, soit un potentiel de hausse d'environ 10% par rapport à son cours actuel.

Les niveaux de valorisation (rapport cours sur bénéfices) sont élevés, donc vulnérables à la moindre déception, mais les perspectives de profit des entreprises sont bonnes et les taux bas favorisent les investissements en actions.

« Des valorisations élevées ne sont pas nécessairement le signe d'une correction imminente », relèvent ainsi les experts de Schroders dans leur note sur les perspectives 2018.

Le stratégiste de marchés de Natixis IM, David Lafferty, partage cette vision en ajoutant :

« En général, un catalyseur est nécessaire pour déclencher une correction. Mais si la marge de sécurité d'un investissement est l'inverse de la valorisation, le niveau élevé des prix reste une source de risque potentiel. »

Il décrit même 2018 comme « l'année de tous les dangers », citant la réduction des soutiens monétaires des banques centrales et les risques géopolitiques.

Delphine Cuny

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Commentaires 11
à écrit le 06/01/2018 à 23:31
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Pas mal : encore mieux qu'avant ... 1929. ;-)

à écrit le 06/01/2018 à 20:21
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Article encore truffé d'approximation anti Trump. Il faut le faire... "qui ne manque pas une occasion de s'attribuer le mérite de ces exploits boursiers." Ben a qui d'autre ? Et pour quelles raisons n'y a-t-il que la Fox pour en parler ? "à qu...

le 07/01/2018 à 18:56
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Pour GS, rien a voir avec le rapatriement des fonds Quand a la conclusion, soit l’économie US croit sur un rythme de plus de 3% comme le marché action l’attend et a ce moment les anticipations de hausses de taux sont completement sous-estimés et il ...

à écrit le 06/01/2018 à 13:59
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Ce n’est pas sorcier de prévoir ce résultat C’est «  simple » quand l’Europe est impacté politiquement , économiquement via ses entreprises et marques UE , le dollars ancien Dow Jones flambe!! Je vous le dis vous êtes prévisibles , par contre ce q...

à écrit le 06/01/2018 à 13:08
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Qaund la plache à billets trouen à fond aux USA, chez nous, la machinerie EURO SE CRISPE: PENDANT QUE LES GRANDS MÉDIAS ET TOUS LES PARTIS POLITIQUES (sauf l'UPR) GARDENT LE SILENCE, LA SITUATION CONTINUE D'EMPIRER, En atteignan...

à écrit le 06/01/2018 à 12:00
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La question n'est plus savoir s'il va y avoir un crash mais plutôt quand va t il se produire?

le 07/01/2018 à 20:15
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Je suis tout à fait d'accord avec vous. Et pour mettre mon grain de sel à la discussion : 1) Avec les bulles de crédit en gestation aux USA (automobile, habitation, dettes étudiantes)... ce n'est qu'une question de temps que ça pète; 2) La Bours...

à écrit le 06/01/2018 à 11:36
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Tout le monde voit la crise boursière qui arrive, même les experts médiatiques maison s'y mettent mais il ne faut surtout pas dire à nos actionnaires ou même faire penser que ce sont des gens totalement irresponsables car campés sur leur seule avidit...

à écrit le 05/01/2018 à 20:22
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Va falloir acheter des put , encore un peu de patience. On approche des zones de krach. De toute façon , dès qu'on incite les particuliers à investir dans les actions , c'est le début de la fin.

à écrit le 05/01/2018 à 18:45
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Super😂😂 Jean qui rit aujourd'hui et puis Jean qui pleure....demain ou après demain....ainsi va la folie boursière avec au final son lot de misereux dans le monde....l'un ne va pas sans l'autre....

à écrit le 05/01/2018 à 17:50
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Les vendeurs de casquette DOW25 genial!Si Yellen et ses copains passent dans le coin ils auront une vision plus claire de leurs politique de taux negatifs,une inovation absolue dans l'histoire

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