Nucléaire : EDF annonce qu’un feu s’est déclaré dans la centrale de Chinon, deux réacteurs à l’arrêt

Par latribune.fr  |   |  735  mots
La centrale de Chinon a produit l'an dernier 5,4% de la production d'électricité nucléaire française. (Crédits : CC BY 2.0 DEED Attribution 2.0 Generic)
Un incendie a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi à la centrale nucléaire de Chinon (Indre-et-Loire) au niveau d'un transformateur situé hors zone nucléaire.

Sueurs froides à Chinon. Ce samedi, EDF a annoncé qu'un incendie s'était déclaré dans la nuit de vendredi à samedi dans la centrale nucléaire de Chinon, en Indre-et-Loire. Hors zone nucléaire heureusement. Pour rappel, la centrale nucléaire de Chinon, l'une des plus vieilles de France, possède quatre réacteurs à eau pressurisée de 900 MWe. Mis en service entre 1982 et 1987, ils ont produit l'an dernier 5,4% de la production d'électricité nucléaire française.

Lire aussiNucléaire : candidate à l'installation des nouveaux EPR 2, la centrale de Chinon croit en ses chances

Arrêt automatique du réacteur n°3

Vers 02h40, « un feu s'est déclaré au niveau du transformateur principal de l'unité de production numéro 3, situé hors zone nucléaire. L'unité de production numéro 3 de la centrale nucléaire de Chinon s'est arrêtée automatiquement, conformément aux dispositifs de sûreté et de protection du réacteur », a annoncé EDF. Et d'ajouter que les équipes d'intervention de la centrale « se sont immédiatement rendues sur place, et conformément aux procédures, les secours extérieurs ont été appelés. Le feu est éteint ».

Sur son site internet, l'ASN, l'Agence de sureté nucléaire a indiqué qu'un plan d'urgence interne avait été déclenché : « La perte de l'alimentation électrique externe principale du réacteur 3, à la suite de ce feu, a entraîné l'arrêt automatique du réacteur. Les équipements incendie nécessaires à l'extinction du feu se sont mis en service », a-t-elle déclaré. Outre l'unité n°3, l'unité de production n°4 est à l'arrêt « en toute sûreté », précise l'électricien.

Contrôle du réseau des eaux pluviales

« L'ASN sera attentive au contrôle du réseau des eaux pluviales sur les réacteurs 3 et 4 et examinera, en lien avec EDF et l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, ndlr), les conditions de levée du plan d'urgence interne, afin d'autoriser sa levée », a poursuivi le gendarme français du nucléaire.

Cette semaine, lors de la grève de certains salariés d'EDF entre lundi et mardi, les grévistes ont retardé le débranchement prévu du réacteur numéro 1 pour maintenance, ce qui va décaler la période de travaux, prévue jusqu'en octobre.

Lire aussi14 juin 1963 : Chinon appuie sur le bouton nucléaire

Lire aussiElectricité : les concurrents d'EDF lancent une impitoyable guerre des prix

Lire aussiÉlectricité : attaqué sur les prix, EDF ne constate pas de « fuite de clients »

Bruxelles lance une alliance industrielle pour les petits réacteurs

Bruxelles a annoncé vendredi le lancement d'une alliance industrielle européenne dans le nucléaire pour accélérer le déploiement des futurs petits réacteurs modulaires (SMR), une technologie prometteuse pour décarboner l'industrie d'ici une dizaine d'années. Cette annonce s'inscrit dans un retour en grâce récent du nucléaire au sein des institutions européennes sous l'influence d'une douzaine de pays de l'UE, dont la France, la Suède ou la Pologne, qui comptent sur cette énergie décarbonée pour atteindre leurs objectifs climatiques.

Les SMR (« small modular reactors ») sont des réacteurs nucléaires beaucoup plus petits que les centrales conventionnelles. Ils pourront être fabriqués en usine avant d'être transportés sur le site d'installation. La technologie est encore en développement et fait l'objet d'une compétition internationale.

Plus flexibles et moins coûteux que les gros réacteurs, les SMR pourront remplacer des centrales au gaz, au pétrole ou au charbon. Ils seront en mesure de fournir de l'électricité et de la chaleur pour l'industrie et le chauffage urbain ou bien de produire de l'hydrogène bas carbone.

« En renforçant la coopération au niveau de l'UE, l'Alliance accélérera le déploiement des premiers SMR dans l'UE d'ici au début des années 2030 », a déclaré la Commission européenne dans un communiqué.

Elle a lancé vendredi un premier appel à candidatures jusqu'au 12 avril qui s'adresse aux fournisseurs d'électricité, entreprises de la filière nucléaire, institutions financières, organismes de recherche, centres de formation et organisations de la société civile. L'objectif est de favoriser la mise en place d'une filière européenne. Il s'agit en particulier d'identifier et de combler les lacunes technologiques ou industrielles et de promouvoir une coopération entre les différentes parties prenantes.