Centrale nucléaire de Fukushima : une fuite d'eau radioactive détectée

Mercredi matin, un ouvrier de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi a découvert une fuite d'eau radioactive, plus de dix ans après le tsunami qui avait ravagé le site et provoqué la pire catastrophe nucléaire au monde depuis Tchernobyl. Fort heureusement, aucune trace de contamination en dehors du site n'a, pour l'heure, été détectée.
Une fuite d'eau radioactive a été découverte mercredi matin à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, dans le nord-est du Japon (Photo d'illustration).
Une fuite d'eau radioactive a été découverte mercredi matin à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, dans le nord-est du Japon (Photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

Plus de peur que de mal. Une fuite d'eau radioactive a été découverte mercredi matin à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, dans le nord-est du Japon. Pas de panique toutefois à ce stade, aucune trace de contamination en dehors du site n'a été détectée, a déclaré ce jeudi à l'AFP l'opérateur Tepco. Elle a été stoppée une vingtaine de minutes après sa découverte par un ouvrier qui nettoyait des tuyaux d'échappement sur le site.

« Il n'y a pas eu de changement notable » dans les données de contrôle de la radioactivité aux alentours de la centrale, a assuré la porte-parole de l'opérateur.

Dans le détail, cette fuite de 5,5 m3 d'eau (soit environ 5.500 litres) s'est produite avant son traitement par un système appelé ALPS, qui débarrasse les eaux récupérées sur le site de la plupart de leurs substances radioactives, a expliqué une porte-parole de Tepco. Selon la porte-parole de l'opérateur, cette eau pourrait notamment contenir des isotopes radioactifs comme du césium 137 et du strontium 90, ajoutant que le groupe prévoyait de retirer le sol contaminé par la fuite.

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Incidents occasionnels

La centrale nucléaire de Fukushima Daiichi a été dévastée par le terrible tsunami de 2011 dans le nord-est du Japon. Les cœurs de trois réacteurs étaient alors entrés en fusion, provoquant la pire catastrophe nucléaire au monde depuis Tchernobyl en 1986. Depuis, des travaux de démantèlement et de décontamination de la centrale ont lieu sur le site et doivent encore durer des décennies. En effet, la partie la plus difficile, c'est-à-dire l'extraction du combustible fondu dans ses réacteurs endommagés, n'a pas encore entamée.

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De temps en temps, des incidents ont alors lieu sur le site de la centrale où plusieurs milliers de personnes travaillent toujours quotidiennement. Encore mi-décembre, un ouvrier sur le chantier a été victime d'une contamination radioactive au visage, d'après l'opérateur de la centrale. Un incident similaire avait également eu lieu fin octobre : quatre ouvriers sur le site avaient été éclaboussés par de l'eau contenant des substances radioactives et deux d'entre eux avaient été hospitalisés par précaution.

Un incident sur un autre site nucléaire japonais s'est par ailleurs produit jeudi : de la fumée et des étincelles sont apparues dans un tuyau d'échappement d'un réacteur en cours de démantèlement de la centrale de Tsuruga, dans le département de Fukui (centre du Japon).

« La situation a été réglée immédiatement, sans faire de blessé ou causer de fuite de matières radioactives », a déclaré à l'AFP un porte-parole de Japan Atomic Power, l'opérateur de la centrale de Tsuruga.

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Controverse

Après le feu vert de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le Japon a commencé l'été dernier à rejeter très progressivement dans l'océan Pacifique l'eau de la centrale utilisée notamment pour refroidir les cœurs des trois réacteurs de la centrale, après son traitement par le système ALPS. Comme évoqué précédemment, ce système permet de débarrasser les eaux récupérées sur le site de la plupart de leurs substances radioactives.

Provenant aussi de nappes souterraines et de la pluie, cette eau a été longtemps stockée dans d'immenses citernes sur le site de la centrale et traitée, à l'exception du tritium, qui n'est dangereux qu'à de très hautes doses concentrées selon les experts.

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Ainsi, le Japon prévoit en tout de déverser dans l'océan Pacifique plus de 1,3 million de m3 d'eau de Fukushima - soit l'équivalent de 540 piscines olympiques - mais de manière extrêmement graduelle, jusqu'au début des années 2050, selon le calendrier actuel. Le Japon et l'AIEA assurent que ce processus, qui doit durer jusqu'au début des années 2050, est sans danger pour l'environnement marin et la santé.

La Chine et la Russie ont toutefois exprimé leurs vives inquiétudes et ont suspendu toutes leurs importations de produits de la mer japonais.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 08/02/2024 à 13:22
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"Pas grave", dès l'instant où le président Macron a assuré que le nucléaire français était une énergie verte!

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