Les forces de sécurité, cibles croissantes d'attaques en France

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(Crédits : Christian Hartmann)

PARIS (Reuters) - La fusillade qui a coûté la vie à un policier jeudi soir sur les Champs-Elysées à Paris est la dernière d'une série d'attaques ayant pris pour cible les forces de l'ordre en France, placées en état d'alerte depuis janvier 2015.

"Nous devons tous prendre conscience que nos forces de sécurité font un travail particulièrement difficile, qu'elles sont exposées, on le voit encore ce soir, et que le soutien de la Nation est total à leur égard", a déclaré François Hollande dans une déclaration à l'Elysée.

"Tout doit être fait pour que ces policiers, gendarmes et militaires puissent exercer leur mission, bien sûr dans l'état de droit et avec le respect des procédures mais avec la confiance de toute la nation", a ajouté le chef de l'Etat.

Depuis plus de deux ans, les forces de l'ordre, dont la présence a été renforcée dans les grandes villes face à la menace, se retrouvent en première ligne et sont de plus en plus souvent la cible des attaques djihadistes commises sur le sol français.

En mars 2012 déjà, trois militaires avaient été tués par Mohamed Merah, un à Toulouse et deux à Montauban.

Trois ans après, deux policiers sont abattus le 7 janvier 2015 lors de l'attentat contre Charlie Hebdo. Le lendemain, une policière est tuée à Montrouge.

Le 7 janvier 2016, un assaillant est abattu devant un commissariat du 18e arrondissement à Paris, armé d'une feuille de boucher et portant sur lui une ceinture d'explosifs factice, avant d'être abattu.

Cinq mois plus tard, deux policiers sont tués à l'arme blanche à leur domicile à Magnanville (Yvelines), un meurtre revendiqué par l'Etat islamique.

CIBLES OU REMPARTS?

Les militaires de l'opération Sentinelle, un dispositif de surveillance de sites sensibles déclenché en janvier 2015 et qui mobilise actuellement 7.000 hommes sur l'ensemble du territoire, sont également pris pour cibles.

En mars dernier, un homme a tenté de dérober le fusil d'assaut d'une militaire de l'opération Sentinelle à l'aérogare d'Orly Sud avant d'être abattu.

Il s'agissait de la quatrième agression de soldats Sentinelle après celles de Nice en février 2015, de Valence en janvier 2016, et au Louvre en février 2017.

Cette série d'attaques a relancé le débat sur l'efficacité de l'opération Sentinelle, jugée contre-productive par certains malgré l'évolution du format et la mise en place de patrouilles dynamiques et non plus statiques.

Pour le colonel Benoît Brulon, porte-parole de Sentinelle, "les militaires sont au milieu de la population, la cible des terroristes est évidemment de frapper la population"

"Plutôt que des cibles, je pense que les militaires sont plutôt des remparts", déclarait-il à France Inter en mars. "Je ne pense pas que l'agresseur du Louvre avec sa machette, s'il n'avait pas croisé le chemin de la patrouille Sentinelle, serait rentré tranquillement chez lui".

A l'approche de l'élection présidentielle, les autorités françaises ont prévu un renforcement du dispositif de sécurité.

Au total, plus de 50.000 policiers et gendarmes seront mobilisés, en complément des 7.000 militaires Sentinelle, pour assurer la sécurité des 67.000 bureaux de vote ouverts en France pour le premier tour dimanche et le second, prévu le 7 mai.

(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)