Wall Street attend la révision des indices Russell

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Wall street attend la revision des indices russell[reuters.com]
(Crédits : Stephen Yang)

par Chuck Mikolajczak

NEW YORK (Reuters) - Les valeurs technologiques, bousculées à Wall Street dernièrement, pourraient redresser la tête ces prochains jours avec la révision annuelle des indices FTSE Russell, qui devrait profiter à plusieurs grands noms du secteur.

FTSE Russell annoncera vendredi ses modifications et les analystes s'attendent à une montée en puissance des techs dans son indice des valeurs de croissance, qui fait office de référence pour nombre de gérants de portefeuilles.

Le poids accru du secteur technologique fait suite à sa hausse de quelque 20% depuis le début de l'année, une ascension qui explique pour une bonne part la correction survenue en juin.

Les grosses capitalisations du secteur pourraient voir leur poids augmenter de plus de 3% dans l'indice des valeurs de croissance et la première d'entre elles, Apple, devrait être à nouveau classée à 100% comme valeur de croissance après avoir été partagée l'an dernier entre "growth" et "value".

L'importance des techs pourrait mettre mal à l'aise certains gérants mais ils n'auront d'autre choix que de suivre si leur portefeuille duplique l'indice des valeurs de croissance.

L'indice "value" de Russell, qui met l'accent non sur les perspectives de croissance mais la valorisation, devrait quant à lui voir une montée en grade des valeurs de la santé et de la consommation non essentielle. Jefferies situe leur accroissement dans l'indice à respectivement 2,6% et 2,4%.

"En gros, ce qui a bien marché cette année repart en 'growth' et ce qui n'a pas bien marché va en 'value'", résume Steve DeSanctis, stratège chez Jefferies à New York. "Ce n'est pas forcément juste, mais c'est l'idée."

SURSAUT DE VOLATILITÉ

L'autre intérêt, pour les investisseurs, du recalibrage des indices de Russell est qu'il génère généralement les volumes les plus élevés de l'année, ce qui devrait provoquer un sursaut de volatilité bienvenu alors que l'indice Vix du CBOE qui la mesure n'a plus dépassé le seuil de 20 depuis l'élection présidentielle du mois de novembre.

Les analystes de Credit Suisse anticipent pour le moment un volume d'échanges de 49 milliards de dollars le 23 juin, sept fois plus que la moyenne des dernières séances.

Les indices de FTSE Russell comptent parmi les indicateurs de tendance les plus suivis aux Etats-Unis, faisant office de référence ou "benchmarks" à plus de 8,6 milliards de dollars d'actifs selon la firme.

Au niveau des valeurs, Ivan Cajic, responsable de la recherche indicielle chez ITG à New York, s'attend à 10 entrées dans le Russell 1000 mais estime que près de 400 entreprises au total seront concernées par la révision.

Contrairement à Standard & Poor's, qui actualise au fil de l'eau la composition de ses indices, dont le plus suivi est le S&P-500, FTSE Russell procède à une révision unique chaque année à la fin du mois de juin.

"Il n'y a pas que les fonds indiciels qui font des arbitrages à l'annonce de la révision et dans les jours qui précèdent", ajoute Cajic pour expliquer le surcroît de volatilité.

Pour sûr, Snap, valeur très commentée depuis ses débuts en Bourse il y a trois mois, n'entrera pas dans un des indices Russell. Du fait de la structure actionnariale inhabituelle du groupe de messagerie instantanée (les titres mis en Bourse étaient dépourvus de droit de vote), FTSE Russell a décidé de reporter sa décision dans l'attente d'une analyse fouillée.

"On a besoin d'y regarder de plus près car il y a la possibilité que ce type de structure se multiplie, particulièrement dans le secteur technologique", a expliqué Mat Lystra, analyste chez FTSE Russell à Seattle.

L'attente des annonces de Russell viendra en tout cas animer un marché par ailleurs privé de statistiques économiques importantes et de résultats d'entreprises cette semaine.

Sur l'ensemble de la semaine passée, le Dow Jones a gagné 0,47% et le S&P-500 a eu une performance neutre (-0,01%). Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a reculé de 0,93% tout en conservant un gain de 14% depuis le début de l'année, à comparer à des hausses d'environ 8% pour le Dow et le S&P.

(avec la contribution de Megan Davies, Véronique Tison pour le service français)