Wall Street finit en hausse dans un climat géopolitique tendu

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Wall street cloture en hausse[reuters.com]
(Crédits : Brendan Mcdermid)

par Sinead Carew

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a terminé sur une modeste hausse vendredi, après la publication d'un chiffre de l'inflation jugé décevant, mais l'aversion au risque, alimentée par l'escalade verbale entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, perdure.

L'indice Dow Jones a gagné 14,31 points, soit 0,07%, à 21.858,32.

Le Standard & Poor's 500, plus large, a progressé de 0,13% à 2.441,32 et le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a pris 0,64% à 6256,55.

Dans ce contexte géopolitique tendu, les trois principaux indices affichent une performance hebdomadaire négative.

Le Dow Jones a ainsi perdu 0,91%; le S&P-500 a lâché 1,43%, son plus fort recul hebdomadaire en plus de quatre mois. Le Nasdaq s'est lui replié 1,50%.

En dépit de l'appel de la Chine, principal allié diplomatique et commercial de la Corée du Nord, le ton ne cesse de monter depuis plusieurs jours entre les Etats-Unis et Pyongyang.

Donald Trump a affirmé vendredi que les solutions militaires qui pourraient être employées par les Etats-Unis contre la Corée du Nord sont "totalement en place" et sont prêtes à être utilisées si le régime nord-coréen agit de manière "imprudente".

Depuis le début de la joute verbale entre les deux pays, les marchés actions mondiaux ont perdu un millier de milliards de dollars de capitalisation.

L'indice de volatilité VIX du CBOE, surnommé "l'indice de la peur", a atteint son plus haut niveau depuis l'élection présidentielle américaine de novembre.

Le département du Travail a annoncé que les prix à la consommation aux Etats-Unis ont progressé moins qu'attendu en juillet, le signe d'une inflation bénigne qui pourrait rendre la Réserve fédérale plus prudente quant à un nouveau relèvement des taux d'intérêt cette année.

"Le marché essaie de voir l'indice des prix à la consommation (CPI) comme quelque chose de positif, parce qu'il anticipe que la Fed pourrait maintenir le statu quo non seulement en septembre, mais aussi décembre ", explique Robert Pavlik, de chez Boston Private Wealth.

Les traders évaluent à 40% la probabilité d'une hausse des taux en décembre, selon les futures des Fed Funds. Ils l'estimaient à 42% avant la publication du chiffre de l'inflation.

L'annonce des prix à la consommation et l'éventuel éloignement d'un relèvement des taux ont pesé sur le dollar et les Treasuries.

Le billet vert a lâché 0,37% face à un panier de devises de référence, après avoir touché un plus bas d'une semaine. Le yen, valeur refuge traditionnelle, a grimpé à un pic de quatre mois face au dollar et l'euro a atteint son plus haut niveau de la semaine à 1,1839 dollar.

Sur le front obligataire, l'emprunt à 10 ans a baissé à 2,194%, contre 2,211% jeudi.

J.C PENNEY CHUTE

Six des onze compartiments du S&P-500 ont fini dans le vert, avec, en tête, le secteur de la distribution (+0,83%).

En deuxième position, les technologiques se sont adjugé 0,75%. Plus forte hausse du Dow, Microsoft a pris 1,53%. Cisco Systems s'est octroyé 1,52% et Apple a pris 1,40%.

Avec un recul de 0,69%, le secteur de l'énergie termine en queue de peloton, derrière les services aux collectivités (-0,64%) et l'immobilier (-0,61%).

Les valeurs financières ont quant à elles reculé de 0,53%. Parmi les plus fortes baisses du Dow, JPMorgan et Goldman Sachs ont cédé respectivement 0,83% et 0,60%.

Le Russell 2000, indice de référence pour les small caps, a terminé sur une hausse de 0,1%. Il a perdu plus de 5% depuis son record de clôture du 25 juillet et enregistre un recul de 2,7% sur la semaine, sa plus forte baisse hebdomadaire depuis février 2015.

Aux valeurs, Snap, propriétaire de l'application de messagerie Snapchat, a plongé de 13,59% après avoir publié un chiffre d'affaires trimestriel inférieur aux attentes et une hausse du nombre d'utilisateurs moins marquée que prévu.

Plus forte baisse du S&P-500, Nvidia a reculé de 5,33%. La croissance des ventes de processeurs destinés aux centres de données et au secteur automobile, considérées comme un relais de croissance pour le groupe, a été moins forte que prévu.

Le distributeur J.C Penney a chuté de 16,56%, après avoir touché un plus bas, à la suite d'une perte trimestrielle plus élevée que prévu.

Quelque 6,15 milliards d'actions ont été échangées, moins que la moyenne de 6,29 milliards observée au cours des 20 dernières séances.

Sur le front pétrolier, les cours du Brent et du brut léger américain ont repris des couleurs, après un recul de près de 2% la veille. L'Agence internationale de l'énergie estime que la hausse de la demande mondiale devrait permettre cette année de rééquilibrer un marché excédentaire, en dépit du faible respect des engagements de réduction de l'Opep.

(Avec Rodrigo Campos et Tanya Agrawal; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)