Trump supprime l'obligation de couverture des frais de contraception

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Trump supprime l'obligation de couverture des frais de contraception[reuters.com]
(Crédits : Joshua Roberts)

WASHINGTON (Reuters) - L'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) a porté plainte vendredi contre la décision de l'administration Trump d'introduire des dérogations à l'obligation faite aux employeurs de fournir une assurance maladie couvrant les frais de contraception.

D'autres recours devraient suivre, des Etats à majorité démocrate se déclarant prêts à saisir à leur tour la justice contre la décision annoncée vendredi.

Xavier Becerra, "Attorney General" de l'Etat de Californie, a annoncé qu'il était "prêt à engager toute action nécessaire" pour défendre cette disposition issue de l'Obamacare, la réforme de l'assurance maladie promulguée par Barack Obama en 2010.

Les nouvelles règles fédérales édictées sont à effet immédiat.

Traduction d'une promesse de campagne de Donald Trump particulièrement attendue par les chrétiens conservateurs, elles autorisent des entités, sans but lucratif ou à but lucratif, à invoquer des raisons religieuses ou morales pour déroger aux dispositions prévues par l'Obamacare en matière de couverture des frais de contraception. Les entreprises cotées en bourse bénéficieront elles aussi de ce droit à exemption religieuse.

Le président républicain avait déjà signé au mois de mai un décret sur les libertés religieuses autorisant les employeurs religieux opposés à la contraception à se soustraire aux obligations d'assurance en la matière.

"C'est un jour historique pour la liberté religieuse. Sous l'administration Obama, ce droit constitutionnel avait été sérieusement altéré", s'est félicité Paul Ryan, le président républicain de la Chambre des représentants.

Difficile de dire combien d'employeurs se saisiront de cette possibilité pour mettre fin à la couverture des frais de contraception sur des motifs religieux, aussitôt dénoncée par les démocrates.

"Avec cette épouvantable décision, le mépris de cette administration envers les femmes a atteint un nouveau niveau record", s'est désolée Nancy Pelosi, présidente du groupe démocrate à la Chambre.

Dans un communiqué, la présidente de la Fédération américaine du planning familial, Cecile Richards, a elle aussi regretté cette "attaque directe portée à la couverture du contrôle des naissances pour 62 millions de femmes".

(Sarah N. Lynch avec Caroline Humer à New York et Dan Levine à San Francisco; Henri-Pierre André pour le service français)