Sens commun reporte un débat en pleine polémique sur le FN

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(Crédits : Gonzalo Fuentes)

PARIS (Reuters) - Sens commun, émanation de la Manif pour tous, a annoncé jeudi le report sine die d'une journée de débats qui devait avoir lieu dimanche, en pleine controverse sur les relations entre ce mouvement allié aux Républicains et le Front national.

Le tollé est né de déclarations du président de Sens commun, Christophe Billan, pour qui un accord avec Marion Maréchal-Le Pen ne poserait "aucun problème".

A la suite de la publication de ces propos dans le magazine L'Incorrect, Laurent Wauquiez, favori pour prendre la présidence du parti, a annoncé qu'il suspendait sa participation à la "journée de la France silencieuse" et Bruno Retailleau et Daniel Fasquelle ont fait savoir qu'ils annulaient leur venue.

"Les conditions pour une réflexion et un dialogue constructifs ne sont pas réunies : le contexte risquerait de mettre en difficulté les nombreuses personnalités (...) qui nous ont fait l'amitié d'apporter leur contribution à ces débats", écrit le mouvement dans un communiqué.

"Une maladresse de communication du président de Sens commun a été interprétée comme une prétendue main tendue à des appareils, voire à des partis qui sont pourtant nos adversaires politiques", lit-on également.

Par conséquent, Sens commun reporte la tenue de sa journée de débats à une date qui sera fixée après l'élection du futur président de LR, en décembre.

Dans le mensuel L'Incorrect, Christophe Billan s'est dit prêt à participer "avec bonheur à l'élaboration d'une plateforme réunissant toutes les bonnes volontés d'une droite véritable".

"Si Marion Maréchal-Le Pen vient demain avec ses idées rejoindre une plateforme, cela ne me posera aucun problème", a-t-il poursuivi à propos de l'ex-députée du Vaucluse, nièce de Marine Le Pen et petite-fille du cofondateur du FN.

La polémique suscitée par ces déclarations illustre les débats qui traversent LR à l'approche du scrutin des 10 et 17 décembre.

Les adversaires de Laurent Wauquiez au sein du parti le soupçonnent de glisser vers l'extrême droite et l'accusent d'entretenir des relations trop étroites avec Sens commun, qui fut le fer de lance de la contestation contre la loi Taubira.

(Simon Carraud avec Emile Picy, édité par Yves Clarisse)