Les Kurdes irakiens appellent Bagdad au dialogue

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Les kurdes irakiens appellent bagdad au dialogue[reuters.com]
(Crédits : Azad Lashkari)

BAGDAD (Reuters) - Le gouvernement régional du Kurdistan (GRK) a proposé jeudi aux autorités irakiennes d'engager des négociations sur le statut des aéroports, des postes frontières et des banques de la région autonome.

Le gouvernement irakien a imposé une série de restrictions sur ces différents secteurs après la tenue d'un référendum sur l'indépendance de la région en dépit des appels formulés par le pouvoir de Bagdad mais également par la Turquie et l'Iran.

Les vols internationaux ont été interdits à destination des deux aéroports d'Erbil et Souleimanieh, mesure destinée à isoler les autorités du GRK en représailles au référendum que Bagdad considère comme illégal.

Demande a également été faite pour que les forces kurdes remettent le contrôle des postes frontaliers qu'elles détiennent et pour que cesse la vente de dollars à quatre banques locales.

"Afin d'éviter une punition collective, nous invitons à nouveau (le Premier ministre irakien) Haïdar al Abadi à toutes les formes de dialogue et de négociation conformes à la constitution irakienne", indique un communiqué du GRK.

L'offre de négociation porte "sur les frontières, le commerce national, la fourniture de services à la population, les banques et les aéroports".

Cet appel marque un changement de stratégie de la part des autorités kurdes qui, mercredi, accusaient les forces irakiennes soutenues par l'Iran de préparer une offensive de grande ampleur dans la région de Kirkouk, riche en ressources pétrolières.

Haïdar al Abadi a indiqué jeudi qu'il n'avait pas l'intention de lancer l'armée irakienne contre la région kurde et un porte-parole militaire a confirmé qu'aucune offensive n'était prévue.

"Nous n'utiliserons pas notre armée contre notre peuple ou pour lancer une guerre contre les citoyens kurdes", a déclaré Abadi dans un communiqué.

Le gouvernement irakien a précisé qu'une série de conditions devaient être remplies avant toute entame de dialogue et que le GRK devait s'engager à préserver "l'unité de l'Irak".

"Les autorités locales de la région du Kurdistan doivent accepter l'autorité souveraine du gouvernement fédéral sur les exportations pétrolière, la sécurité et la protection des frontières aux points d'entrée terrrestres et aériens", a dit un porte-parole. "Ce sont les bases pour tout dialogue réclamé par le gouvernement de la région".

Le Premier ministre turc Binali Yildirim doit se rendre à Bagdad dimanche pour rencontrer son homologue irakien alors que le gouvernement turc s'inquiète de l'effet de contagion que pourrait avoir le référendum sur les populations kurdes vivant dans le sud-est de la Turquie.

(Maher Chmaytelli et Ahmed Rasheed; Pierre Sérisier pour le service français)