Ryanair insiste pour obtenir des créneaux d'Air Berlin

reuters.com  |   |  499  mots

par Victoria Bryan

BERLIN (Reuters) - Ryanair presse la Commission européenne de rendre disponibles des créneaux de décollage et d'atterrissage en Allemagne après la faillite d'Air Berlin, avec l'objectif de se doter de nouvelles bases dans ce pays, a déclaré jeudi le directeur commercial de la compagnie irlandaise à bas coûts.

L'exécutif européen a prolongé jusqu'au 21 décembre l'examen du plan de reprise par Lufthansa des filiales Niki et LGW d'Air Berlin. Cet examen vise à déterminer si Lufthansa jouira ou non d'une position dominante sur le marché aérien en Allemagne en mettant la main sur ces actifs. La Commission cherche aussi à réunir des avis sur les concessions proposées par Lufthansa.

"Nous croyons que les autorités réglementaires devraient garantir qu'un nombre suffisant de créneaux issus de la faillite d'Air Berlin soient mis à la disposition de Ryanair", a déclaré le directeur commercial de la compagnie irlandaise, David O'Brien, à Reuters.

Une source informée du déroulement de la procédure a déclaré mercredi que les concessions actuellement proposées par Lufthansa l'amenaient à renoncer à certains créneaux de Niki en Allemagne mais à conserver ceux situés dans les aéroports de Munich et de Berlin-Tegel. La compagnie allemande prévoit notamment de renoncer à des créneaux de Niki à Düsseldorf mais LWG en possède aux heures de pointe à cet aéroport.

"Ryanair est intéressée par un accès à des créneaux, pas des créneaux programmés pour fournir une activité inefficace, mais des créneaux suffisants pour une activité à bas coûts moderne, efficace, à partir de, par exemple, Munich, Francfort, Düsseldorf et Berlin-Tegel", a dit David O'Brien.

Ryanair n'a pas présenté d'offre pour des actifs d'Air Berlin contrairement à sa concurrente easyJet, qui va ouvrir de nouvelles liaisons intérieures en Allemagne après avoir racheté les activités d'Air Berlin à l'aéroport Tegel.

La compagnie irlandaise, qui prend actuellement livraison de 40 à 50 avions par an, pourrait en un an stationner 10 appareils dans ces quatre aéroports allemands et envisager des liaisons intérieures, même si des vols internationaux paraissent plus probables, a poursuivi David O'Brien.

Ryanair dispose actuellement de neuf avions à l'aéroport berlinois de Schönefeld et prévoit d'en avoir 10 autres à Francfort l'été prochain.

David O'Brien a répété l'avis déjà exprimé par Ryanair selon lequel l'ensemble de cette procédure de liquidation des actifs d'Air Berlin vise à étouffer la concurrence face à Lufthansa.

Prié de dire si Ryanair se mettrait sur les rangs pour récupérer Niki au cas où son rachat par Lufthansa serait bloqué, le directeur commercial de la compagnie irlandaise a répondu: "Ces entités devraient tout simplement être autorisées à disparaître et les créneaux devraient être remis dans le pot et les compagnies plus efficaces devraient croître de manière organique et apporter aux clients ce qu'ils désirent."

(Bertrand Boucey pour le service français)