Les négociations se poursuivent à Bruxelles, Dublin et Londres "très proches" d'un accord

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Dublin et londres tres proches d'un accord sur la frontiere[reuters.com]
(Crédits : Francois Lenoir)

par Robin Emmott

BRUXELLES (Reuters) - Les négociations se poursuivaient cette nuit à Bruxelles où l'Irlande et la Grande-Bretagne sont "très proches" d'un accord sur la frontière irlando-britannique, a déclaré jeudi soir un haut responsable du gouvernement irlandais.

Un compromis sur l'avenir de cette frontière, appelée à devenir après le Brexit la seule limite physique entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, lèverait le dernier obstacle à l'ouverture de négociations sur un accord commercial entre Londres et les Européens.

La Première ministre britannique Theresa May et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker pourraient se rencontrer tôt ce vendredi pour conclure un accord sur la frontière, a dit pour sa part un porte-parole de la Commission sur Twitter.

"Nous progressons mais nous n'avons pas complètement touché au but. Les discussions vont continuer toute la nuit. Une rencontre en début de matinée est possible", a-t-il précisé. Juncker s'est entretenu par téléphone avec May et avec le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a encore ajouté le porte-parole.

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, doit pour sa part s'exprimer sur le Brexit vendredi matin à 07h50 (06h50 GMT) avant un voyage en Hongrie.

Selon un haut responsable irlandais, "les choses avancent plutôt vite".

"Je pense que nous allons travailler les prochaines heures avec le gouvernement britannique pour boucler cela. Je parle en heures car je pense que nous sommes très proches", a-t-il ajouté lors d'un événement organisé à Bruxelles.

LES UNIONISTES DU DUP EN ARBITRE

La question de la frontière irlando-britannique est l'un des trois points sur lesquels le Royaume-Uni et l'Union européenne doivent s'entendre avant d'aborder la seconde phase des négociations sur le Brexit, consacrée à un accord commercial entre Londres et Bruxelles après la sortie du Royaume-Uni de l'UE en mars 2019.

Les deux autres points, qui sont apparemment réglés, sont la facture du divorce et les droits des ressortissants européens au Royaume-Uni.

Le gouvernement britannique souhaite que les Européens donnent leur feu vert à l'ouverture de la seconde phase des négociations lors du Conseil européen des 14 et 15 décembre.

Dans cette perspective, la Commission européenne a fixé à dimanche la date butoir pour que Theresa May présente une offre d'accord sur les modalités du divorce, a déclaré jeudi son porte-parole en chef, Margaritis Schinas.

Les gouvernements britannique et irlandais étaient parvenus en début de semaine à un compromis mais le DUP, parti unioniste nord-irlandais sur lequel la Première ministre Theresa May s'appuie pour disposer de la majorité à la Chambre des communes, y a opposé son veto.

Le compromis conclu lundi prévoyait un "alignement réglementaire" des deux côtés de la frontière entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord. Mais le DUP refuse toute différence de réglementation entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni.

Cité jeudi soir par la chaîne de télévision publique irlandaise RTE, Brian Hayes, député irlandais au Parlement européen et membre du Fine Gael, le parti au pouvoir à Dublin, a rapporté que les discussions portaient sur un "nouveau texte" qui ne devrait pas changer "en substance" le compromis de lundi mais le "modifier légèrement".

"Mais au moment où nous parlons, ces négociations se poursuivent et se sont intensifiées", a-t-il ajouté.

D'après le chef du service politique de la BBC, le DUP n'a pas encore donné son accord au nouveau texte en gestation.

Le rédacteur en chef politique de la chaîne de télévision Sky rapporte pour sa part que la direction du DUP s'apprête à poursuivre vendredi son travail sur la question.

(Robin Emmott et Padraic Halpin à Dublin; Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Henri-Pierre André)