Un centre italo-libyen contre l'immigration clandestine

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Un centre italo-libyen contre l'immigration clandestine[reuters.com]
(Crédits : Hani Amara)

TRIPOLI (Reuters) - Le gouvernement libyen s'est mis d'accord samedi avec l'Italie pour mettre en place un centre commun chargé de traquer les passeurs de migrants dans le cadre de la lutte contre l'immigration illégale vers l'Europe.

La Libye est le point de passage principal des migrants qui veulent rejoindre l'Europe par l'Italie via la Méditerranée. Leur nombre a toutefois fortement diminué depuis juillet, depuis qu'un certain nombre d'instances libyennes ont commencé à bloquer les départs sous la pression de l'Italie.

Ces quatre dernières années plus de 600.000 personnes ont fait la traversée vers les côtes siciliennes.

L'accord de création d'un centre commun a été annoncé après une réunion à Tripoli entre le chef du gouvernement d'entente nationale libyen soutenu par les Nations unies Fayez Seraj, le ministre libyen des Affaires étrangères Aref Khodja et son homologue italien Marco Minniti.

Un communiqué du bureau de Fayez Seraj précise que la cellule sera composée de représentants de la garde-côtes, du département de l'immigration illégale, du procureur général et des services de renseignement libyens, ainsi que de leurs homologues italiens.

Aucune précision n'a été donnée sur l'adresse du centre ni sur son fonctionnement.

Par le passé, les passeurs et autres trafiquants ont travaillé en toute impunité dans l'ouest de la Libye où l'autorité du gouvernement est faible et où le pouvoir réel est détenu par les groupes armés présents sur le terrain.

La marine italienne a déjà une présence dans le port de Tripoli. Elle fournit une assistance "technique" à la garde-côte libyenne.

Celle-ci s'est montrée plus efficace ces derniers mois pour intercepter les migrants et les ramener en Libye, grâce notamment au financement et la formation dispensés par l'Union européenne.

Les migrants qui sont pris en train de tenter de traverser pour l'Italie sont regroupés dans des centres de détention surpeuplés supervisés par le ministère de l'Intérieur.

Le gouvernement libyen a fait savoir qu'il enquêtait sur les informations selon lesquelles des migrants seraient vendus aux enchères comme esclaves en Libye, après la diffusion par CNN d'un reportage semblant montrer ce genre de trafic.

Selon le communiqué diffusé samedi, Fayez Seraj a déclaré à Marco Minniti que "malgré les succès réalisés dans le dossier migratoire, le nombre d'immigrants illégaux hors des centres d'hébergement reste important".

"Nous avons besoin de plus de coopération, notamment dans la sécurisation des frontières du sud de la Libye par laquelle affluent ces migrants", a ajouté le chef du gouvernement.

(Ahmed Elumami; Danielle Rouquié pour le service français)