Quatre ministres défendent le projet de TTF européenne

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Quatre ministres defendent le projet de ttf europeenne[reuters.com]
(Crédits : Edgard Garrido)

PARIS (Reuters) - A la veille d'un sommet international sur le climat organisé mardi à Paris, quatre ministres français expriment leur volonté de se mobiliser pour donner une dimension européenne à la taxe sur les transactions financières (TTF) afin d'aider les plus pauvres à s'adapter aux changements climatiques.

Dans une tribune publiée par le Journal du dimanche, Nicolas Hulot (Transition écologique), Jean-Yves Le Drian (Europe et Affaires étrangères), Bruno Le Maire (Economie et Finances) et Frédérique Vidal (Enseignement supérieur et Recherche) déclarent que les pays riches ont "un devoir absolu de solidarité avec les pays les plus exposés aux catastrophes climatiques".

Ils rappellent que la France a mis en place en 2012 une taxe sur les transactions financières "qui contribue à soutenir son action pour le climat", pour ajouter : "Nous nous mobiliserons pour que cette taxe devienne européenne et ferons en sorte que chacun participe à cette solidarité."

Alors que les pays riches se sont engagés à porter de 85 milliards à 100 milliards d'euros leur aides climatiques aux pays du sud d'ici à 2020, "cet effort nous permet de viser une aide de cinq milliards d'euros par an en 2020, dont un  milliard d'euros minimum pour l'adaptation", disent-ils.

Limitée aux seules transactions sur les actions, la taxe française rapporte annuellement de l'ordre de 1,1 milliard d'euros, dont près de la moitié a été consacrée l'an passé à l'aide au développement.

Les négociations menées ces dernières années par onze Etats pour la mise en place d'une TTF européenne plus ambitieuse, qui toucherait les échanges d'actions, d'obligations et de produits dérivés, sont au point mort.

Dans son discours de fin septembre à La Sorbonne, où il a exposé ses ambitions pour la refondation de l'Europe, Emmanuel Macron a dit vouloir relancer ce projet de TTF européenne, indiquant que l'intégralité de son produit devrait être consacré à l'aide au développement.

Bruno Le Maire avait indiqué peu de temps auparavant qu'aller de l'avant sur le dossier de cette taxe ne pourrait se faire qu'après une évaluation complète des retombées de la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.

En attendant, l'Assemblée nationale a voté à la demande du gouvernement, dans le cadre du projet de loi de Finances 2018, l'annulation de l'extension de la TTF française aux transactions intraday (engagées et dénouées au cours d'une seule journée) au nom de l'amélioration de la protection de la compétitivité de la place financière de Paris, dans le contexte du Brexit.

Cette extension, qui devait entrer en vigueur début 2018, avait été votée fin 2016 par les députés contre l'avis du précédent exécutif.

(Yann Le Guernigou, édité par Jean-Philippe Lefief)