Les dépenses des ménages britanniques en berne

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Les depenses des menages britanniques en berne[reuters.com]
(Crédits : Darrin Zammit Lupi)

LONDRES (Reuters) - Les ménages britanniques ont limité leurs projets de voyage pour Noël et acheté moins de voitures neuves le mois dernier, selon des données publiées lundi par la société de paiement Visa qui table sur un premier recul en cinq ans des dépenses occasionnées par les fêtes de fin d'année.

Les dépenses des ménages ajustées sur l'inflation ont baissé de 0,9% en novembre par rapport à novembre 2016. Ce recul est moins marqué qu'en octobre, quand la chute avait atteint 2,1%, mais il est de nature à aboutir à une baisse des dépenses de fin d'année pour la première fois depuis 2012, précise la compagnie.

La tendance est la plus marquée sur les produits onéreux, comme les voitures ou les voyages à l'étranger. Les produits de luxe plus accessibles, comme les cosmétiques, sont en revanche en hausse.

"Les gens optent pour des cadeaux plus petits et serrent la ceinture pour ce qui est des achats plus importants", résume Mark Antipof, de Visa.

L'inflation en Grande-Bretagne, à 3% depuis le mois de septembre, est à un plus haut de cinq ans, alimentée par le recul de la livre sterling depuis la victoire du camp du Brexit au référendum de juin 2016. Et la progression de salaires ne suit pas.

Dans une autre étude parue lundi, les Chambres de commerce britanniques (BCC) soulignent que du fait de l'incertitude prolongée autour du Brexit, la tendance devrait rester à une faible progression des salaires réels.

"On prévoit que l'inflation progressera plus rapidement que les salaires jusqu'en 2019, ce qui érodera les salaires réels et pèsera sur les dépenses des consommateurs, qui est l'un des facteurs clefs de la croissance économique du Royaume-Uni", note l'étude des BCC.

En conséquence, les analystes des Chambres de commerce britanniques ont revu en légère baisse leurs prévisions de croissance du PIB, à 1,5% cette année (contre 1,6% auparavant), 1,1% en 2018 (contre 1,2%) et 1,3% en 2019 (contre 1,4%).

(David Milliken; Henri-Pierre André pour le service français)