Ankara note la réaction "timorée" des Arabes sur Jérusalem

reuters.com  |   |  363  mots
Ankara note la reaction timoree des arabes sur jerusalem[reuters.com]
(Crédits : Umit Bektas)

ANKARA/ISTANBUL (Reuters) - La Turquie a reproché mardi aux Arabes d'avoir réagi de manière trop timorée à la décision de Washington de reconnaître Jérusalem comme la capitale de l'Etat d'Israël.

S'exprimant à la veille d'un sommet de l'OCI (Organisation de la conférence islamique) à Istanbul, les autorités turques ont estimé que certains pays arabes craignaient manifestement d'irriter les Etats-Unis.

Le président Recep Tayyip Erdogan, qui accuse les Américains de ne tenir aucun compte des revendications des Palestiniens sur Jérusalem-Est (arabe) et de "fouler au pied le droit international", a invité les dirigeants de plus de 50 pays musulmans à Istanbul pour envisager une riposte commune.

Jérusalem, ville sainte aussi bien pour les juifs que pour les chrétiens et les musulmans, abrite le troisième sanctuaire le plus important de l'islam et se retrouve depuis des décennies au coeur du conflit israélo-palestinien.

L'annonce faite par Donald Trump sur Jérusalem a indigné nombre de pays musulmans, mais peu de gouvernements sont allés aussi loin que la Turquie qui a averti que cette décision allait plonger le monde "dans un brasier sans fin".

Plusieurs pays n'ont toujours pas dit qui ils envoyaient à Istanbul, a fait remarquer un ministre turc.

"Certains pays arabes ont fait preuve d'une réaction très timorée (concernant Jérusalem)", a estimé le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu. "Il semble que certains pays fassent preuve d'une grande timidité envers les Etats-Unis".

L'Egypte et les Emirats arabes unis vont envoyer leur ministre des Affaires étrangères à Istanbul. L'Arabie saoudite n'a pas même dit comment elle allait y participer. Ces trois pays entretiennent des relations difficiles avec la Turquie.

D'autres pays n'ont pas dit non plus qui ils allaient envoyer, a indiqué Mevlut Cavusoglu en estimant que la réunion de l'OCI devait servir à protester contre l'omnipotence des Etats-Unis.

"Nous allons lancer un appel aux pays qui jusqu'à présent n'ont pas encore reconnu la Palestine. Nous souhaitons que les Etats-Unis reviennent sur leur erreur", a-t-il dit.

(Parisa Hafezi et Tuvan Gumrukçu, Eric Faye pour le service français, édité par Gilles Trequesser)