Trump a encore à faire pour réduire la "bureaucratie fédérale"

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WASHINGTON (Reuters) - La volonté de Donald Trump de s'attaquer, selon ses termes, à "la bureaucratie fédérale hypertrophiée", une de ses promesses de campagne, n'a pour l'heure produit que peu d'effets.

Quelques jours après son entrée à la Maison blanche, le 20 janvier, le président américain a ordonné un gel de l'embauche de fonctionnaires, mesure suivie par un ordre adressé à toutes les agences fédérales de réduire immédiatement leur personnel.

Puis en mars, Donald Trump a avancé un projet de budget incluant le transfert de 54 milliards de dollars alloués à plusieurs ministères vers le Pentagone.

Ces mesures ne paraissent pas s'être traduites dans les chiffres, si l'on en croit des données du Bureau de gestion du personnel (Office of Personnel Management) publiées fin octobre.

Sur les neuf premiers de l'année, le nombre d'emplois civils au niveau fédéral - environ 2,1 millions - a reculé de 0,3%.

La Maison blanche a refusé de commenter ce pourcentage, auquel Reuters a abouti sur la base de ses propres calculs.

Donald Trump lui-même n'a jamais avancé de chiffre précis, se contentant de dire qu'il fallait économiser "des milliards et des milliards de dollars" dans la gestion du secteur public.

Pour les spécialistes de la question, faire des économies aux Etats-Unis à l'échelle fédérale est, certes, une nécessité mais n'est pas chose facile.

Avant Donald Trump, d'autres présidents, Barack Obama, George W. Bush ou Bill Clinton, ont tenté de s'attaquer à la bureaucratie de Washington. Sans grand succès.

Surtout, en fait parce que c'est le Congrès qui détient in fine les cordons de la bourse, note David Lewis, professeur de sciences politiques à l'Université Vanderbilt.

Pour ce qui va de l'année en cours, le recul du nombre de fonctionnaires fédéraux est venu pour l'essentiel du personnel civil du ministère de la Défense.

Toutefois, des embauches ont eu lieu - environ 9.000 personnes - aux ministères de la Sécurité intérieure (Homeland) et des Anciens combattants, tous deux décrits comme prioritaires par Donald Trump.

En fait, résume Mallory Berg Bulman, chercheur au Partnership for Public Service, un organisme indépendant, s'attaquer à la bureaucratie sans discrimination est sans doute une erreur.

Il préconise une approche ciblée et le recours aux formations pour améliorer la productivité. "Un gel des embauches n'est pas la bonne réponse pour rendre le gouvernement plus efficace", dit-il.

(Jason Lange avec Phil Stewart et Jeff Mason, Gilles Trequesser pour le service français)