Suez : La marge avec GE Water va progressivement s'améliorer

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Suez vise une croissance de 5% pour l'entite creee avec ge water[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

par Benjamin Mallet

PARIS (Reuters) - Water Technologies & Solutions (WT&S), la nouvelle entité spécialisée dans le traitement de l'eau industrielle créée par Suez après le rachat de GE Water, va voir sa marge s'améliorer progressivement avec les synergies dégagées par l'opération, a annoncé le groupe français mercredi.

Le numéro deux mondial du traitement de l'eau et des déchets derrière Veolia a précisé à l'occasion d'une présentation aux analystes qu'il visait une croissance à moyen terme de 5% par an pour WT&S et que le résultat brut d'exploitation (Ebitda) de la société enregistrerait une croissance "plus rapide".

Les synergies de coûts et de revenus contribueront à hauteur de 90 millions d'euros à l'Ebitda de l'entité d'ici 2022, a également indiqué Suez.

Alors que WT&S affiche un chiffre d'affaires pro forma de 2,7 milliards de dollars (2,3 milliards d'euros) au titre de 2016 - avec un Ebitda de 281 millions -, Suez estime que ses ventes dans l'eau industrielle devraient atteindre plus de 3,1 milliards de dollars d'ici 2020.

Le groupe français estime toujours que le marché de l'eau industrielle devrait croître d'environ 5% par an et va mettre en place une nouvelle organisation mondiale de gestion de grands comptes pour stimuler les gains de contrats de WT&S, présente dans de multiples secteurs industriels tels que le pétrole et le gaz, la pharmacie, l'énergie et l'agroalimentaire.

"WT&S est présent sur la quasi totalité des grands marchés industriels, donc il est moins sensible (à leurs cycles respectifs)", a souligné le directeur général de Suez, Jean-Louis Chaussade, lors d'une conférence de presse.

Suez a identifié un potentiel de synergies commerciales de plus de 750 millions de dollars, avec notamment des ventes croisées et des offres combinées. Le groupe se donne pour ambition de réaliser 200 millions d'euros par an de ces synergies au sein de WT&S d'ici 2022.

REVUE DE PORTEFEUILLE

Pour 2018, l'entité devrait enregistrer un chiffre d'affaires d'environ 2,8 milliards de dollars (+3-4 % de croissance brute), soutenu par une croissance de 4% des commandes en 2017, avec un Ebitda d'environ 290 millions de dollars incluant 20 millions "de coûts de transition" et un Ebit d'environ 200 millions.

Les coûts de transaction devraient en outre atteindre 40 millions d'euros et les coûts d'intégration environ 80 millions de dollars.

"La période de transition va durer de l'ordre de 18 mois (...), le temps de bâtir nos propres liens avec GE Water", a précisé Jean-Louis Chaussade. "Rien ne nous a surpris mais c'est un processus extrêmement lourd, (car) nous ne rachetons pas une société cotée clés en main."

"Nous sommes en train de faire une revue de portefeuille pour voir s'il nous manque des morceaux dans la chaîne de valeur et s'il y a des activités qu'on pourrait revendre", a également déclaré Jean-Louis Chaussade.

"Il y aura de la consolidation, nous ne nous interdirons pas de faire des moyennes et petites acquisitions mais (...) notre objectif dans les 18 mois qui viennent est de faire de cette acquisition un succès."

Suez a également confirmé que le rachat de GE Water aurait un effet relutif à deux chiffres sur son bénéfice net par action grâce aux synergies de coûts en année pleine.

Le groupe a finalisé début octobre le rachat de GE Water en partenariat avec la Caisse de dépôt et placement du Québec, pour 3,2 milliards d'euros, une transaction d'abord accueillie positivement par le marché avant que le manque d'informations précises fournies par le groupe français ne finisse par susciter des interrogations.

L'opération, partiellement financée par une augmentation de capital de 750 millions d'euros à laquelle son premier actionnaire Engie a participé, permettra à Suez d'augmenter nettement la part de son chiffre d'affaires à l'international, à quelque 39% contre 32,5% en 2016 et 20% en 2012.

Avec GE Water, l'industrie représentera au total 40% du chiffre d'affaires du groupe, contre 34% actuellement.

Vers 11h40, l'action Suez se repliait de -0,38% à 15,685 euros.

(Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot)