Début des discussions pour la reprise de Niki ce jeudi

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Plusieurs candidats potentiels au rachat de niki, dit un syndicaliste[reuters.com]
(Crédits : Fabrizio Bensch)

par Alexander Hübner et Kirsti Knolle

BERLIN (Reuters) - Les discussions de dernière minute entre l'administrateur de Niki, filiale de la compagnie aérienne en faillite Air Berlin, et d'éventuels candidats à sa reprise ont débuté jeudi, à la suite du retrait de Lufthansa.

Un porte-parole de l'administrateur de Niki a souligné que le transporteur ne disposait plus que pour quelques jours de ses créneaux d'atterrissage et de décollage, qui constituent l'un des actifs les plus intéressants pour des repreneurs.

En Europe, lorsqu'une compagnie aérienne fait faillite, ses créneaux sont généralement redistribués parmi un pool de transporteurs, à moins qu'elle ne trouve un repreneur.

Le temps presse donc pour les négociations.

Lufthansa avait conclu un accord de rachat de certains actifs d'Air Berlin, dont Niki, pour 210 millions d'euros.

Mais la première compagnie aérienne allemande a annoncé mercredi renoncer à reprendre Niki, la Commission européenne lui ayant notifié qu'elle ne pouvait accepter l'opération pour des motifs de concurrence, une décision qualifiée de "catastrophe nationale pour l'Autriche" par le directeur général de Niki.

Cette décision a conduit la filiale d'Air Berlin à entamer à son tour une procédure de dépôt de bilan auprès d'un tribunal de Berlin.

L'administrateur d'Air Berlin Frank Kebekus a déclaré qu'il espérait conclure un accord pour Niki d'ici la fin de l'année.

"Si nous l'avions, nous pourrions sûrement prendre encore une semaine ou deux en janvier pour le finaliser", a-t-il dit.

Wolfgang Katzian, représentant du syndicat autrichien GPA, a dit à la chaîne de télévision ORF que trois ou quatre groupes étaient intéressés par une reprise de Niki.

"Je sais qu'en raison de cette nouvelle situation, trois ou quatre parties sont intéressées", a-t-il déclaré à l'ORF.

Le triple champion du monde de Formule 1 Niki Lauda avait présenté avec la compagnie Condor de Thomas Cook une offre d'une centaine de millions d'euros pour Niki et 17 avions supplémentaires, avant le démantèlement d'Air Berlin en octobre.

Il a déclaré mercredi être toujours intéressé par Niki et ajouté jeudi qu'il tenterait une approche en solo.

Thomas Cook a annoncé de son côté qu'il envisageait une reprise de la compagnie aérienne autrichienne.

"Nous avons l'intenion d'augmenter notre capacité sur le marché allemand vu l'augmentation de la demande", a dit un porte-parole du groupe de tourisme britannique. "Nous examinons différentes options, y compris une reprise de Niki, ou le rachat d'une partie de la compagnie aérienne", a-t-il dit.

IAG, maison mère de British Airways, n'est elle plus candidate.

Un millier d'emplois sont menacés par le dépôt de bilan et 800.000 billets d'avion pourraient devenir nuls et non avenus.

Selon le ministère autrichien des Transports, quelque 5.000 passagers de Niki pourraient se retrouver bloqués dans les deux prochaines semaines.

La Fédération allemande du transport aérien (BDL) a annoncé que les autres compagnies allemandes aideraient à leur rapatriement en mettant à leur disposition des billets à des prix de circonstance.

Le ministère des Transports autrichien a entamé de son côté des discussions en vue d'affréter des avions en cas de besoin.

Il discute également d'un crédit relais du ministère des Finances au bénéfice de Niki, afin de préserver le millier d'emplois concernés, a annoncé le ministre du Transport Jörg Leichtfried, à l'ORF.

(Avec Victoria Bryan et Alexandra Schwarz-Goerlich, Catherine Mallebay-Vacqueur et Juiette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)