Le PDG de Radio France pour un "média global" avec France TV

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Le pdg de radio france pour un media global avec france tv[reuters.com]
(Crédits : Eric Gaillard)

PARIS (Reuters) - Le PDG de Radio France émet des doutes sur la création d'une "holding" audiovisuelle entre Radio France et France Télévisions, même s'il est favorable à la création d'un "média global", dans une interview au Monde publiée jeudi, en pleine contestation de la réforme de l'audiovisuel public.

Pour Mathieu Gallet, l'avenir de l'audiovisuel public passe par une information indépendante qui fournit un lien social sur tout le territoire, garantit un accès à la culture et aux savoirs pour le plus grand nombre et consent un effort particulier en direction de la jeunesse.

"Sur ces quatre points, nous pouvons très rapidement unifier nos forces dans une logique de média global incluant télévision, radio et offre numérique", dit-il.

"Rapprocher des structures, est-ce être plus fort ou être plus lourd ? Si cela accélère nos transformations, pourquoi pas ? Mais si cela doit ralentir nos décisions et nous faire perdre en agilité, cela ne fera que renforcer nos compétiteurs", a-t-il toutefois tempéré.

Selon un document de synthèse relatif à la réforme de l'audiovisuel public, auquel Le Monde a eu accès, le gouvernement étudie la possibilité de rapprocher Radio France et France Télévisions "au sein d'une holding" pour "aligner et dégager des synergies" ainsi que la fin de la diffusion hertzienne de France 4 et de la radio Mouv'.

Plusieurs de ces pistes recouvrent les recommandations adressées par la Cour des Comptes dans un rapport publié en 2016, à l'instar du rapprochement France 3-France Bleu ou de la suppression des bureaux régionaux de France 2.

A ce sujet, le PDG de Radio a dit être d'accord avec France Télévisions sur les idées à explorer et expérimenter : "Créer des matinales, audio, vidéo et numérique, en local".

50 MILLIONS D'EUROS D'ÉCONOMIES EN 2018

Emmanuel Macron a abordé le sujet début décembre devant les députés de la République en marche (LREM), devant lesquels il aurait qualifié l'audiovisuel public de "honte de la République" selon l'Express. Ces propos ont été démentis ensuite par l'Elysée et des parlementaires.

Le gouvernement, qui a demandé à France Télévisions de réaliser 50 millions d'euros d'économies en 2018, estime qu'il s'agit d'un effort moindre au regard du budget alloué à la télévision publique.

"Je pense qu'on peut demander à l'audiovisuel public de contribuer à l'effort de redressement de nos comptes publics", a dit jeudi Christophe Castaner, secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, devant les sénateurs.

"L'approche budgétaire qui consiste à penser que sur 3,5 milliards d'euros de budget, une société publique n'a pas la capacité d'économiser 50 millions d'euros (...) est sans doute révélateur d'un mal plus profond", a-t-il ajouté.

La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, réunira l'ensemble des dirigeants de l'audiovisuel public le 21 décembre prochain pour évoquer les projets de réforme, a annoncé l'ancien porte-parole du gouvernement.

Elle devrait remettre ses propositions au chef de l'Etat et au Premier ministre en février prochain.

(Arthur Connan, édité par Yves Clarisse)