Richard Ferrand, favorable au projet de Notre-Dame-des-Landes

reuters.com  |   |  627  mots
Richard ferrand soutient le projet de notre-dame-des-landes[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - Le chef de file des députés La République en marche (LREM) et proche d'Emmanuel Macron, Richard Ferrand, a réaffirmé dimanche son soutien au projet de construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), projet controversé sur lequel le gouvernement doit trancher en janvier.

Le Premier ministre, Edouard Philippe, a reçu mercredi le rapport des experts sur le projet de construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes qui ouvre la voie à sa construction ou au réaménagement complet de l'aéroport existant, Nantes Atlantique.

"Le conseil régional de Bretagne (où siège Ferrand, NDLR), s'est encore réuni la semaine dernière et a réaffirmé que Notre-Dame-des-Landes nous paraissait être la meilleure solution", a dit le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale lors de l'émission du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro.

"Moi, personnellement, je n'en ferai pas une histoire même si je vous ai indiqué comment j'analysais avec des collègues de Bretagne, des Pays de la Loire, avec les maires des grandes villes, ce qui me paraîtrait être le bon choix", a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron s'est donné jusqu'à la fin janvier pour trancher sur la question. Pour Richard Ferrand, qui admet ne pas savoir de quel côté la décision va tomber, le gouvernement avance.

"La nouveauté (...) c'est qu'enfin, on va décider. Car les mêmes qui somment aujourd'hui le gouvernement de décider s'en sont bien gardés pendant quelques années", a-t-il ajouté.

Il précise ne pas avoir "d'inquiétude particulière" quant à la réaction du ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, si jamais le projet se concrétisait.

L'ancien animateur de télévision s'est déclaré à plusieurs reprises opposé à la construction de l'aéroport, tout en ajoutant que cela ne signifiait pas qu'il démissionnerait automatiquement s'il était désavoué.

"UN MINISTRE PRÉCIEUX"

"C'est un ministre extrêmement précieux pour porter les combats qui sont les siens", a dit Richard Ferrand. "Ce ne serait pas la première fois que tel ou tel ministre ne se reconnaîtrait pas dans telle ou telle décision. Mais pour autant, compte tenu de son utilité, de sa pertinence, resterait dans son gouvernement".

Il a en outre assuré qu'il fallait évacuer la ZAD, terrain occupé depuis des années par quelques centaines de militants opposés au projet.

"Par principe, il me semble qu'il n'y a pas de place en France pour des zones de non-droit", a-t-il dit.

Le secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le parlement, Christophe Castaner, a qualifié dimanche sur France 3 cette zone de "plutôt dangereuse" et aux "conditions sanitaires qui ne semblent pas acceptables".

Il n'exclut pas un évacuation musclée. "Si c'est nécessaire, l'État de droit implique à un moment donné dans son exécution des conditions de force, mais une force juste, une force raisonnée, avec évidemment l'ambition de ne blesser personne", a-t-il dit.

Le coût pour l'Etat et les collectivités locales de l'aménagement de l'aéroport actuel serait inférieur de 250 à 350 millions d'euros à celui d'un transfert à Notre-Dame-des-Landes, selon le rapport transmis mercredi au Premier ministre.

Ces chiffres ne prennent cependant pas en compte une éventuelle indemnité versée au concessionnaire pressenti pour l'aéroport, Vinci, si celui-ci n'était pas construit.

Brune Poirson, secrétaire d'Etat auprès du ministère de la Transition écologique et solidaire, a assuré sur BFMTV que le gouvernement avait une certaine "marge de manoeuvre" et négocierait "fermement" avec Vinci.

Elle n'a toutefois pas souhaité confirmer de chiffres, précisant que ce n'était pas dans l'intérêt du "contribuable français" ou du gouvernement.

(Caroline Pailliez, édité par Nicolas Delame)