Catalogne : Junqueras assouplit sa position à l'approche du vote

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Catalogne: junqueras assouplit sa position a l'approche du vote[reuters.com]
(Crédits : Albert Gea)

par Angus Berwick et Sam Edwards

MADRID/BARCELONE (Reuters) - Oriol Junqueras, ex-vice-président de la Généralité de Catalogne aujourd'hui derrière les barreaux, a fait machine arrière lundi sur la question d'une sécession unilatérale de sa région, en laissant entendre que des discussions étaient possibles avec Madrid.

"Je peux vous assurer que nous sommes des démocrates avant d'être des séparatistes et que la fin (obtenir l'indépendance) ne justifie pas toujours les moyens", a-t-il dit dans une interview à Reuters à laquelle il a répondu par écrit, à trois jours des élections régionales de jeudi en Catalogne.

Oriol Junqueras, dont le parti de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) devrait d'après les sondages devenir jeudi le plus important parti indépendantiste au parlement régional, a été placé en détention provisoire au début du mois de novembre, à la suite de la proclamation unilatérale d'indépendance de la Catalogne le 27 octobre.

La justice espagnole a ordonné qu'il soit maintenu en détention jusqu'à la fin de l'enquête pour rébellion et sédition.

Dans l'interview, il assure que s'il devient le prochain président de la Généralité, il sera fidèle à l'objectif de l'indépendance, mais en "jetant des ponts et en serrant des mains" avec les représentants du pouvoir espagnol.

Selon les sondages, ni les indépendantistes ni les unionistes n'auront une majorité absolue au parlement régional à l'issue des élections du 21 décembre.

L'ancien président catalan Carles Puigdemont fait campagne à partir de la Belgique, où il s'est réfugié avec plusieurs membres de son exécutif après la proclamation d'indépendance.

Lors de rassemblements ces derniers jours à Barcelone, de nombreux partisans de le sécession ont paru reconnaître qu'obtenir l'indépendance sans le consentement de l'Espagne n'était plus une option.

Ayant mis de côté l'idée d'une initiative unilatérale, ils seraient favorables à des discussions avec Madrid pour négocier une sécession avec l'approbation de l'UE.

Les sondages annoncent une participation record jeudi prochain et donnent la Gauche républicaine en tête, au coude-à-coude avec le parti Ciudadanos, unioniste, mais tous deux loin d'obtenir les 68 sièges assurant une majorité.

A l'issue des dernières élections régionales en 2015, ERC avait formé un gouvernement de coalition avec le Parti démocrate européen catalan (PDeCAT) de Puigdemont à la tête de l'alliance Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne).

Selon les prévisions, l'enjeu pour les deux camps sera cette fois d'obtenir le soutien du mouvement anti-austérité Podemos, hostile à l'indépendance mais favorable à un référendum sur la question.

(Avec Julien Toyer; Eric Faye et Guy Kerivel pour le service français)