La CNIL menace WhatsApp sur son partage de données avec Facebook

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La cnil menace whatsapp sur son partage de donnees avec facebook[reuters.com]
(Crédits : Dado Ruvic)

PARIS (Reuters) - WhatsApp viole la loi française sur la protection des données en transmettant des informations sur ses utilisateurs à sa maison mère Facebook, a estimé lundi la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), qui lui donne un mois pour y remédier.

Le G29 (groupe des CNIL européennes) avait demandé à la société de messagerie gratuite des explications concernant sa nouvelle politique de confidentialité qui permet le transfert de données de ses utilisateurs à Facebook pour trois finalités: le ciblage publicitaire, la sécurité et l'évaluation et l'amélioration des services ("business intelligence").

Le G29 a aussi demandé que les transferts soient interrompus concernant le ciblage publicitaire.

"Il a été constaté que la société WhatsApp transmet effectivement à la société Facebook des données concernant ses utilisateurs à des fins de 'business intelligence' et de sécurité. Sont ainsi partagées des informations sur les utilisateurs telles que leur numéro de téléphone ainsi que des informations relatives à leurs habitudes d'utilisation de l'application", peut-on lire dans un communiqué.

"Si la finalité de sécurité peut être regardée comme essentielle au bon fonctionnement de l'application, il en va différemment de la finalité de 'business intelligence' qui via l'analyse du comportement des utilisateurs de l'application, vise à améliorer ses performances et à optimiser son exploitation."

La président de la CNIL a réclamé à la société de lui communiquer un échantillon des données des utilisateurs français transmises à Facebook. La société a répondu ne pouvoir être en mesure de le faire.

"La Présidente de la CNIL a donc décidé de mettre en demeure la société WhatsApp de se conformer à la loi dans un délai d'un mois", peut-on lire dans le document.

Si la société ne se conforme pas à la mise en demeure dans le délai imparti, la présidente pourrait désigner un rapporteur qui proposerait le cas échéant de prononcer une sanction, précise la CNIL.

Créée en 2009, WhatsApp a été achetée en 2014 par Facebook pour 22 milliards de dollars (18,5 milliards d'euros), alors que l'application n'engrangeait que peu de revenus.

(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)