Le vice-président sud-africain Ramaphosa élu chef de l'ANC

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(Crédits : Siphiwe Sibeko)

JOHANNESBURG (Reuters) - Le vice-président sud-africain Cyril Ramaphosa a été élu lundi à la tête du Congrès national africain (ANC), battant de justesse sa rivale, l'ex-ministre et ex-épouse du président Jacob Zuma, Nkosazana Dlamini-Zuma.

Le vainqueur, désigné par une majorité des 4.776 délégués réunis à Johannesburg, devrait en toute logique succéder au président Jacob Zuma à la tête du pays en 2019. Il a obtenu 2.446 voix de délégués et son adversaire 2.261.

Cyril Ramaphosa, ancien syndicaliste devenu homme d'affaires, est aujourd'hui, à 65 ans, l'une des plus grosses fortunes d'Afrique du Sud.

Pour ses partisans, il est le mieux placé pour redresser une économie plombée par un taux de chômage de 28% et un abaissement des notations de crédit. La perspective de sa victoire a rassuré les marchés financiers et le rand, la monnaie nationale, s'est raffermi ces derniers jours.

Cyril Ramaphosa a multiplié ces derniers mois les critiques contre le gouvernement de Jacob Zuma, empêtré dans les scandales de corruption.

Pressenti, à la fin des années 1990, pour succéder à Nelson Mandela à la tête du pays - l'ANC lui avait finalement préféré Thabo Mbeki -, il a bénéficié du soutien des vétérans de la lutte anti-apartheid, des syndicats et des organisations de la société civile.

Nkosazana Dlamini-Zuma, qui était notamment soutenue par le mouvement de jeunesse de l'ANC, mais aussi par son ex-mari, promettait quant à elle d'améliorer la vie de la majorité noire, de lutter contre les inégalités raciales tout en ne cachant pas son hostilité aux grandes entreprises.

Jacob Zuma, 75 ans, a déclaré la semaine dernière qu'il était "très heureux" de passer la main à la tête du parti, tout en restant pendant encore deux ans aux commandes de l'Etat.

Début septembre, le Parlement sud-africain a rejeté à une large majorité une motion déposée par le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique, demandant l'organisation d'élections législatives anticipées.

(Alexander Winning; Eric Faye et Tangi Salaün pour le service français)