La France proche de la moyenne sur l'emploi public

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La france proche de la moyenne sur l'emploi public[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - L'emploi dans les administrations publiques est élevé en France, mais sans être excessif par rapport à d'autres pays développés ayant davantage recours à l'externalisation, selon une note de France Stratégie à paraître jeudi.

Alors que l'exécutif, soucieux de réduire la dépense publique, projette de supprimer 120.000 postes dans la fonction publique sur la durée du quinquennat, cet organisme de réflexion placé sous l'autorité du Premier ministre livre un "tableau de bord de l'emploi public" dans 19 pays développés.

Même si elle est souvent décrite comme la championne hors catégorie en matière d'emploi public, la France ne fait pas vraiment figure d'exception parmi les pays développés, observent les auteurs de cette étude.

Avec 89 emplois publics pour 1.000 habitants en 2015, elle reste en effet "proche de la moyenne" sur le périmètre de l'étude (83 pour 1.000), même si elle se situe dans la "moyenne haute".

A ce niveau de taux d'administration, la France dépasse de loin le Japon, lanterne rouge (environ 40 emplois publics pour 1.000 habitants) et est largement distancée par la Norvège, qui domine le classement avec 159 emplois publics pour 1.000 habitants.

Mais ce raisonnement fondé sur les effectifs est "insuffisant, voire trompeur", relèvent les auteurs de cette note, qui se sont également penchés sur le volume des dépenses publiques de fonctionnement, pour prendre en compte les postes financés de manière indirecte par la puissance publique.

Sur ce périmètre, "la position de la France n'apparaît pas particulièrement atypique: la prise en compte de toutes les dépenses directes et indirectes montre que l'écart avec les autres pays développés est plus resserré qu'on ne le croit", relèvent-ils.

En prenant en compte l'ensemble des dépenses de fonctionnement, qu'il s'agisse de la rémunération des agents publics, des dépenses d'entretien, de l'achat de prestations privées, ou encore de transferts sociaux en nature (aides au logement, remboursement de consultations médicales, par exemple), la France reste parmi les pays à niveau élevé de dépenses.

Mais l'écart se resserre: en 2015, le poids de la totalité de ces dépenses représente 24% du produit intérieur brut (PIB) en France, dans la partie haute d'une fourchette allant de 13% du PIB en Irlande à 28% du PIB en Finlande.

Avec ce critère, des pays plutôt en queue de peloton sur le taux d'administration, comme l'Allemagne ou les Pays-Bas par exemple, se rapprochent de la moyenne ou la dépassent.

Pour les auteurs, cette étude permet de relativiser "les exagérations dont le débat public se fait parfois l'écho" et de rendre "peut-être plus crédibles et plus atteignables" les réformes qui tiennent compte de ces complexités.

(Myriam Rivet, édité par Julie Carriat)