Non-lieu pour le suspect de l'attentat de la rue Copernic

reuters.com  |   |  394  mots
Non-lieu prononce pour le suspect de la rue copernic[reuters.com]
(Crédits : Blair Gable)

PARIS (Reuters) - Les juges d'instruction chargés des investigations sur Hassan Diab, principal suspect de l'attentat de 1980 contre la synagogue de la rue Copernic, à Paris, ont prononcé vendredi un non-lieu et ordonné sa libération immédiate.

Ce faisant, ils sont allés à l'encontre des réquisitions du parquet de Paris, qui avait demandé le renvoi devant les assises de ce libano-canadien et a annoncé qu'il faisait appel de cette ordonnance de non-lieu.

Le parquet soupçonne Hassan Diab d'avoir confectionné et posé la bombe qui a fait quatre morts le 3 octobre 1980.

Il avait requis le 29 novembre sa mise en accusation pour assassinats en relation avec une entreprise terroriste, tentative d'assassinats et destruction volontaire de bien par l'effet d'une substance explosive ou incendiaire en relation avec une entreprise terroriste.

Les juges de la section antiterroriste chargés du dossier en ont décidé autrement, estimant qu'il n'y avait pas de charges suffisantes contre Hassan Diab. Une décision accueillie avec satisfaction par son avocat, Me William Bourdon.

"Les investigations des juges d'instruction ont démontré de façon très claire que Hassan Diab n'était pas responsable de cet attentat", a-t-il déclaré à Reuters.

"Il y a un moment où même les parties civiles doivent ouvrir les yeux sur le fait qu'il y a très loin d'avoir des charges suffisantes pour le renvoyer devant la cour d'assises", a ajouté l'avocat. "Le besoin légitime de justice ne doit pas se confondre avec un acharnement à n'importe quel prix pour avoir un coupable."

Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) s'est dit en revanche "consterné".

"Nous recevons avec une grande amertume cette décision qui annule 38 ans de recherches, 38 ans d'enquêtes, de réquisitions internationales et tous nos espoirs d'identifier et sanctionner les auteurs du premier attentat antisémite commis en France", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Hassan Diab avait été mis en examen en 2014, six ans après son arrestation au Canada sur mandat d'arrêt international délivré par le juge Marc Trévidic, alors chargé du dossier.

Dans des interviews accordées à la presse française en 2007, cet ancien professeur de sociologie à Ottawa a nié être la personne recherchée, se disant victime d'une homonymie, son nom de famille étant très répandu au Liban.

(Emmanuel Jarry avec Caroline Pailliez édité par Yves Clarisse)