Le président tchèque, Milos Zeman, en quête d'un second mandat

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Le president tcheque sollicite un second mandat[reuters.com]
(Crédits : David W Cerny)

par Jan Lopatka et Robert Muller

PRAGUE (Reuters) - Le président de la République tchèque, Milos Zeman, est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle à l'occasion de laquelle il brigue un second mandat.

Mais sa victoire est loin d'être assurée au second tour.

Après le dépouillement dans 99,6% des bureaux de vote, il obtenait 38,6% des suffrages, contre 26,6% pour son principal adversaire, Jiri Drahos, un universitaire pro-européen.

Aucun des neuf candidats n'ayant obtenu 50% des voix au premier tour, organisé vendredi et samedi, un second tour aura donc lieu dans deux semaines, les 26 et 27 janvier.

Premier président tchèque élu au suffrage direct, en 2013, et non plus par le Parlement, Milos Zeman, 73 ans, est connu pour tenir un discours aux forts accents populistes.

Jiri Drahos, un ancien patron de l'Académie des sciences tchèque âgé de 68 ans, s'est dit optimiste au vu des résultats.

"Maintenant, le plus dur attend Milos Zeman et ses conseillers", a-t-il dit à ses partisans rassemblés dans un théâtre de Prague, les invitant à "aller voter" au second tour.

Quatre des autres candidats ont promis de lui apporter leur soutien au second tour. Ils ont recueilli sur leur nom au total 32,5% des suffrages exprimés.

"PAS DES MARIONNETTES"

Face au risque de ne pas faire le plein de voix dans quinze jours, Milos Zeman a invité les électeurs à ne pas se laisser influencer par quiconque.

"Je pars du principe que les citoyens ont leur propre opinion, ce ne sont pas des marionnettes que l'on peut manipuler sur la base de ralliements", a-t-il dit à la presse à son QG de campagne.

Milos Zeman ne cache pas son admiration pour Donald Trump, souhaite que son pays entretienne des relations plus étroites avec la Russie et commercialement la Chine, critique l'Union européenne et a dénoncé l'immigration "musulmane" en Europe.

Le président en République tchèque ne gouverne pas mais il dispose d'un poids politique notable.

Il intervient ainsi dans le choix des représentants du pays auprès de l'Union européenne, dans la nomination du gouverneur de la banque cenrale ou encore dans celle des ambassadeurs ou des juges de la Cour constitutionnelle.

La voix de Milos Zeman, qui avait été élu comme indépendant après avoir été social-démocrate, a par exemple compté lors des élections législatives du mois d'octobre quand il s'est agi de désigner un nouveau Premier ministre.

Le poste a finalement échu à Andrej Babis, un milliardaire de 63 ans, qui se retrouve à la tête d'un fragile gouvernement minoritaire en dépit de la victoire de son parti, l'Action des citoyens mécontents (Ano), aux législatives.

(Gilles Trequesser pour le service français)