Les députés grecs adoptent des réformes voulues par les créanciers

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Les deputes grecs adoptent des reformes voulues par les creanciers[reuters.com]
(Crédits : Alkis Konstantinidis)

par George Georgiopoulos et Renee Maltezou

ATHENES (Reuters) - Les députés grecs ont entériné lundi soir un projet de loi prévoyant des réformes budgétaires et touchant aussi aux domaines de l'énergie et du travail, qui avaient été réclamées par les créanciers internationaux en échange d'un déblocage de nouvelles tranches d'aide financière.

Cette loi fourre-tout ouvre certaines professions jusqu'alors verrouillées, restructure les allocations familiales et relève de 33% à plus de 50% le seuil de voix qu'il faudra avoir dans le personnel d'une entreprise pour appeler à la grève.

Les chefs d'entreprises et les créanciers internationaux espèrent que cette mesure limitera la fréquence des grèves et améliorera la productivité, qui est en Grèce inférieure de 20% à la moyenne de l'Union européenne.

Le projet de loi a été voté par une majorité des 300 députés, alors qu'à l'extérieur, plus de 20.000 manifestants étaient rassemblés pour protester contre son adoption.

La police a fait usage de gaz lacrymogènes face à un groupe de contestataires qui lançaient des cocktails Molotov et des pierres en direction du cordon des forces de sécurité autour du parlement. Les échauffourées ont été de courte durée.

"Le parlement ne devrait pas approuver de telles mesures. Le gouvernement doit revenir dessus. Ils (les dirigeants politiques) nous ont épuisés", déclarait une manifestante de 55 ans, Georgia Koutsoukou.

PILULE AMÈRE

Plusieurs syndicats, dont celui de la fonction publique, ADEDY, et GSEE, le plus important du secteur privé, avaient appelé lundi à des arrêts de travail. Les transports publics étaient perturbés à travers le pays et certains avions ont été cloués au sol.

Le gouvernement grec voulait faire adopter ces réformes avant la réunion de l'eurogroupe prévue le 22 janvier, au cours de laquelle les ministres des Finances de la zone euro détermineront si Athènes a fait assez d'efforts pour boucler la troisième revue d'étape de son plan de renflouement d'un montant global de 86 milliards d'euros, qui prend fin en août.

"Le vote d'aujourd'hui est crucial dans l'optique d'une sortie du pays des plans d'aide, dans sept mois", avait déclaré le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, avant le scrutin.

La majorité dont bénéficie le gouvernement à la Vouli, le parlement monocaméral, est passée à quatre sièges après le vote de lundi soir, une députée indépendante déclarant vouloir rejoindre le groupe parlementaire du parti Syriza (gauche anti-austérité) d'Alexis Tsipras.

Mais ce texte de loi est une pilule amère à avaler pour Syriza, parti dominant de la coalition au pouvoir, qui est né dans le creuset des syndicats et de la gauche radicale.

(Eric Faye pour le service français)