Le Parlement européen vote contre la pêche électrique

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(Crédits : Vincent Kessler)

STRASBOURG (Reuters) - Le Parlement européen s'est prononcé mardi contre une autorisation de la pêche électrique, une méthode contestée par des associations de défense de l'environnement et par une partie du monde de la pêche, notamment en France, qui l'accusent de détruire l'écosystème des fonds marins.

La proposition de règlement sur l'harmonisation des méthodes de pêche, qui a été adoptée en première lecture par 399 voix contre 189 et 86 abstentions, doit désormais faire l'objet de négociations avec le Conseil européen, qui représente les gouvernements, et avec la Commission européenne.

Les eurodéputés français s'étaient mobilisés contre la généralisation de cette technique qui n'est autorisée depuis 2007 qu'à titre dérogatoire dans la zone sud de la Mer du nord. Encore la méthode, dont les navires néerlandais sont les principaux utilisateurs et défenseurs, ne doit-elle être mise en œuvre que par 5% de la flotte opérant dans le secteur défini.

Le vote favorable à cette méthode de la commission de la pêche du Parlement, en novembre dernier, avait fait craindre à ses détracteurs un basculement de l'ensemble du Parlement.

"Le monde entier, ou presque, interdit la pêche électrique", a souligné Alain Cadec, eurodéputé Les Républicains et président de la commission de la pêche du Parlement européen.

"Des avis scientifiques démontrent que cette pêche est dévastatrice", a précisé à Reuters l'élu de Bretagne, soulignant que la Commission européenne avait accordé des dérogations en dépit des réserves formulées par son Comité scientifique, technique et économique de la pêche.

L'utilisation du "courant électrique impulsionnel" pour déloger les poissons des fonds marins et les ramener dans les chaluts, provoque, selon ses détracteurs, une hécatombe indifférenciée parmi les poissons et autres espèces, souvent tués ou estropiés par la décharge.

Elle ne sert, pour ses défenseurs, qu'à les décoller du fond pour remplir plus vite les filets, épargnant ainsi une dépense de carburant aux navires.

(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)