République tchèque : Les députés refusent la confiance au gouvernement Babis

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Republique tchcque: le cabinet babis n'obtient pas la confiance du parlement[reuters.com]
(Crédits : David W Cerny)

PRAGUE (Reuters) - Le parlement tchèque a refusé mardi d'accorder sa confiance au gouvernement minoritaire d'Andrej Babis, 117 députés votant contre le cabinet formé par le milliardaire et 78 pour.

Le gouvernement Babis démissionnera mercredi, a annoncé une porte-parole. Il continuera néanmoins à gérer les affaires courantes, en attendant l'issue des négociations à venir sur la formation d'une coalition, qui pourraient durer des semaines, voire des mois.

Le revers subi par Babis n'est pas une surprise: les huit autres partis représentés au parlement avaient annoncé qu'ils voteraient contre le gouvernement constitué par la formation Ano (Action des citoyens mécontents).

Richissime homme d'affaires de 63 ans, Andrej Babis a été nommé Premier ministre début décembre, après la victoire aux législatives de son parti, qui n'a pas réussi à former une coalition.

Les accusations de fraude aux subventions qui visent Babis ont grandement gêné la mise en place de l'actuel cabinet, les autres partis refusant de coopérer avec lui du fait de ses démêlés judiciaires. La police enquête sur le versement d'une subvention européenne de deux millions d'euros il y a une dizaine d'années.

Babis, qui nie toute malversation, a été inculpé, tout comme sa femme et ses enfants adultes et plusieurs collaborateurs, dans cette affaire de fraude, mais il a obtenu l'immunité parlementaire en se faisant élire.

La défaite du gouvernement au parlement a coïncidé avec une demande de la police de levée de l'immunité du Premier ministre.

Le président Milos Zeman, qui nomme le Premier ministre, a promis de donner à Andrej Babis une autre chance de former un gouvernement, mais l'on ignore dans quelle mesure cette promesse se concrétisera, Zeman pouvant être battu au second tour de la présidentielle les 26 et 27 janvier.

Plusieurs partis ont laissé entendre qu'ils pourraient envisager désormais une coalition avec Ano, notamment si Babis ne dirige pas le gouvernement, condition que l'intéressé a rejetée jusqu'à présent. Mais le risque d'aller vers de nouvelles élections, dont Ano pourrait sortir renforcé, pourrait bien amener les formations politiques à se montrer plus conciliantes.

(Robert Muller et Jan Lopatka; Eric Faye pour le service français)