Les députés de montagne redoutent l'inflation des loups

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Les deputes de montagne redoutent l'inflation des loups[reuters.com]
(Crédits : Eric Gaillard)

PARIS (Reuters) - Plusieurs députés de divers massifs montagneux de France et de différents groupes politiques ont exprimé mardi leur inquiétude devant le risque de voir la population de loups exploser en France, l'Etat n'en abattant pas assez selon eux.

Le nombre maximum de loups susceptibles d'être abattus est de 40 sur la période 2017-2018, après 36 en 2015-2016.

"Ce plan est source de beaucoup d'inquiétude et de réserves très fortes dans le pays", a dit Arnaud Viala, député Les Républicains de l'Aveyron. "Il est même à craindre que la situation, déjà particulièrement tendue, ne s'aggrave encore."

Selon les données du réseau Loup-Lynx de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) publiées en mai dernier, la population de loups en France atteint 360 individus, contre 292 un an plus tôt, soit une hausse de 23%.

Dans le plan loup 2018-2023, le gouvernement prévoit qu'ils seront 500 à la fin de cette période.

"Tout cela nous semble peu réaliste", juge Marie-Noëlle Battistel (Nouvelle gauche, Isère) qui estime que ces chiffres sont sous-évalués et que ce plan ne traduit pas "un équilibre".

Emilie Bonneval (LR, Savoie) a rappelé qu'en 2010 quelque 4.100 bêtes, pour la majorité des ovins, avaient été tuées par des loups et que ce nombre avait atteint 10.234 en 2016.

Pierre Morel-A-L'Huissier (Constructifs, Lozère) a souligné que le nombre de départements touchés en 2017 était d'une trentaine en 2017, contre une douzaine il y a dix ans.

Les députés, qui seront reçus à nouveau le 23 janvier à Matignon, espèrent une modification du plan afin de protéger davantage les activités agropastorales et de mieux lutter contre "la multiplication des attaques".

Critiques à l'égard du ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, ils souhaitent que le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Stéphane Travert, "prenne ses responsabilités".

Ils réclament une modification des textes européens, notamment en déclassant le loup au sein de la Convention de Berne et se disent favorables à la mise en place d'un groupe de travail sur ce sujet en lien avec les institutions européennes.

"Nous ne demandons pas l'éradication du loup mais que les éleveurs puissent mieux se défendre et mieux protéger leurs troupeaux", a déclaré Vincent Rolland (LR, Savoie).

(Emile Picy, édité par Yves Clarisse)