EDF confirme le calendrier du projet Hinkley Point

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Edf confirme le calendrier du projet hinkley point[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

par Oleg Vukmanovic

HINKLEY POINT, Grande-Bretagne (Reuters) - La mise en service du premier réacteur EPR de la centrale d'Hinkley Point interviendra comme prévu fin 2025 et elle donnera à EDF une expérience lui permettant de réduire les coûts des futurs réacteurs nucléaires prévus en Grande-Bretagne, a déclaré mercredi le patron de la filiale britannique de l'électricien français.

EDF, qui dirige le chantier et exploitera la centrale, a revu à la hausse le coût du projet en juillet 2017, à 19,6 milliards de livres sterling (22,16 milliards d'euros), soit 1,5 milliard de plus que prévu, en évoquant alors la possibilité de retards.

"Nous sommes confiants dans notre capacité à respecter ce calendrier car notre projet à Hinkley Point C bénéficie d'outils innovants et des leçons tirées d'autres projets (de réacteurs nucléaires)", a déclaré mercredi Simone Rossi, directeur général d'EDF Energy, lors d'une conférence de presse sur le chantier même.

Le projet d'Hinkley Point, dans le sud-ouest de l'Angleterre, a été critiqué pour ses retards et ses dépassements de coûts, mais aussi pour le tarif garanti de rachat de l'électricité produite par la nouvelle centrale accordé à EDF, supérieur aux tarifs actuels du marché.

Après avoir paru hésiter, le gouvernement britannique l'a

finalement confirmé et 3.000 personnes travaillent désormais sur place, a dit Simone Rossi.

EDF Energy commencera d'ici juin 2019 à bâtir les structures au-dessus du sol, quand les fondations seront achevées pour le premier réacteur, a-t-il ajouté.

EDF prévoit de construire deux autres réacteurs nucléaires à Sizewell, dans l'est de l'Angleterre.

EDF VEUT AUSSI UN TARIF GARANTI DE L'ÉLECTRICITÉ À SIZEWELL

Simone Rossi a déclaré que les coûts de construction de ces réacteurs pourraient être réduits grâce à l'expérience engrangée à Hinkley Point et à l'adaptation de la conception du réacteur EPR aux exigences britanniques.

Le coût du chantier Sizewell C pourrait ainsi être 20% inférieur à celui d'Hinkley, a-t-il estimé.

D'autres facteurs pourraient rendre Sizewell moins onéreux, notamment le fait que le site est déjà connecté au réseau et qu'il est proche de la demande à laquelle il est censé répondre.

"Sizewell C sera une technologie éprouvée, représentant les septième et huitième unités EPR (alors que) les quatre premières unités seront bientôt opérationnelles en Chine, en France et en Finlande", a dit Simone Rossi.

Conçue par Areva, la troisième génération de réacteurs nucléaires de type EPR souffre d'importants retards de construction et de dépassements de coûts, aussi bien en Finlande qu'en France.

Simone Rossi a déclaré qu'EDF Energy discutait avec le gouvernement britannique sur des modèles de financement alternatifs pour Sizewell et que des contacts avaient aussi été noués avec des fonds de pension et des institutions financières en vue de leur éventuelle participation.

"Il y a beaucoup d'argent à la recherche de projets d'investissement", a-t-il assuré, en jugeant prématuré d'évoquer des montants de la part de ces éventuels investisseurs extérieurs.

Un financement public direct pourrait ne pas être nécessaire pour Sizewell mais un tarif garanti de l'électricité, comme à Hinkley Point, devrait l'être, a-t-il poursuivi.

Son prédécesseur, Vincent de Rivaz, a déclaré l'an dernier que les réacteurs de Sizewell C devraient être mis en service d'ici 2031.

Simone Rossi a déclaré qu'il n'y avait pas pour l'instant de calendrier pour ce chantier.

(Benjamin Mallet et Bertrand Boucey pour le service français, édité par Marc Angrand)