Un autre vote sur le Brexit ne serait pas antidémocratique, dit le Premier ministre irlandais

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Un autre vote sur le brexit ne serait pas antidemocratique, dit le premier ministre irlandais[reuters.com]
(Crédits : Vincent Kessler)

STRASBOURG (Reuters) - L'éventualité de convoquer les Britanniques pour un nouveau référendum sur l'appartenance de leur pays à l'Union européenne n'a rien d'"antidémocratique", a déclaré mercredi devant le parlement européen le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, tout en se défendant de faire la promotion de cette idée.

S'exprimant à Strasbourg, il répondait à l'eurodéputé britannique Nigel Farage, de l'Ukip (Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni), qui l'a accusé de chercher à faire échouer le Brexit en refusant d'accorder à Londres des conditions acceptables pour l'après-Brexit.

Leo Varadkar a rappelé les liens culturels qui unissent l'Irlande et le Royaume-Uni pour plaider en faveur de relations les plus étroites possibles entre Londres et l'UE après le Brexit, prévu en mars 2019.

Il a toutefois souligné que la Grande-Bretagne, dans ses rapports futurs avec l'Union, ne pouvait pas revendiquer des droits tout en rejetant certains de ses devoirs.

"Je ne participe certainement pas à quelque complot que ce soit contre le Royaume-Uni", a dit le Premier ministre irlandais. "Je suis un ami du Royaume-Uni", a-t-il ajouté.

Auparavant, Nigel Farage l'avait mis en cause. "Vous participez de toute évidence à une tentative, menée notamment ici (au parlement européen), en vue de revenir sur le Brexit", avait lancé le député eurosceptique.

"Je ne veux pas d'un deuxième référendum sur le Brexit. Vraiment pas. Mais je crains que vous ne soyez tous à l'oeuvre, avec (l'ex-Premier ministre britannique) Tony Blair et (l'ancien vice-Premier ministre) Nick Clegg, pour que nous obtenions le pire accord possible", avait-il ajouté.

Dans sa réponse, Leo Varadkar a rappelé que certaines décisions adoptées par référendum dans son pays avaient ensuite été annulées à l'occasion d'autres consultations. Il a cité notamment l'interdiction du divorce.

"Je ne pense pas que ce soit antidémocratique de changer d'avis et d'avoir un deuxième vote. Mais toute décision sur un nouveau référendum ne peut que venir du parlement et du peuple britanniques", a-t-il souligné.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré mercredi qu'après le Brexit, le Royaume-Uni pourrait toujours revenir au sein de l'Union en s'appuyant sur le traité de Lisbonne. Il a ajouté qu'il "aimerait" que cela soit le cas.

(Alastair Macdonald et Samantha Koester à Bruxelles; Guy Kerivel pour le service français)