Obsèques à Belgrade d'un chef de file des Serbes du Kosovo

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Obseques a belgrade d'un chef de file des serbes du kosovo[reuters.com]
(Crédits : Djordje Kojadinovic)

BELGRADE (Reuters) - Des centaines de Serbes se sont rendus jeudi au cimetière central de Belgrade pour assister aux obsèques d'un important responsable serbe du Kosovo assassiné mardi à Mitrovica.

Oliver Ivanovic, 64 ans, a été tué de six balles devant les locaux de son parti dans la ville du Kosovo divisée depuis des années entre habitants d'origine serbe et albanaise.

Son corps a été transporté en voiture jusqu'à la capitale serbe, située à 420 km au nord de Mitrovica.

Par dizaines, des habitants de Belgrade ou du Kosovo ont fait la queue pour déposer couronnes et fleurs devant le cercueil du défunt et présenter leurs condoléances à sa veuve.

Parmi eux, la Première ministre Ana Brnabic et le ministre des Affaires étrangères Ivica Dacic, ainsi que des dirigeants de l'opposition.

Oliver Ivanovic avait été reconnu coupable en 2016 de crimes de guerre pour le meurtre de quatre hommes d'origine albanaise et condamné à 9 ans de prison avant d'être remis en liberté dans l'attente d'un nouveau procès.

Présenté comme un modéré, il était l'un des principaux interlocuteurs de l'Otan et de l'Union européenne au Kosovo.

"Il était écouté avec attention à la fois par les étrangers et les Serbes, et souvent les Albanais. Pour lui, le Kosovo était plus qu'un territoire et une affaire politique", a déclaré l'évêque orthodoxe Teodosije dans son éloge funèbre.

Le meurtre d'Ivanovic a entraîné la suspension du dialogue encouragé par l'UE sur la normalisation des liens entre Serbie et Kosovo a été suspendu. La délégation serbe a déclaré qu'elle ne reprendrait le dialogue que lorsque les assassins d'Ivanovic auront été poursuivis en justice.

La police kosovare a dit avoir retrouvé le propriétaire d'un véhicule incendié qui serait lié aux meurtriers et interroger de possibles témoins.

Oliver Ivanovic avait dénoncé l'an dernier l'incendie de sa propre voiture, parlant d'une attaque à caractère politique.

Sa veuve, Milena, a indiqué qu'elle comptait s'installer à Belgrade avec leur fils de 7 ans. "Mon fils et moi en avons fini avec Mitrovica, a-t-elle dit. C'est une ville de peur, de ténèbres et de douleur."

(Aleksandar Vasovic; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)