L’Etat lance un projet de réindustrialisation pour Fessenheim

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(Crédits : Vincent Kessler)

par Gilbert Reilhac

COLMAR, Haut-Rhin (Reuters) - Le secrétaire d'Etat à la Transition écologique, Sébastien Lecornu, a présenté vendredi un projet de revitalisation économique de la région de Fessenheim, où la centrale nucléaire, la plus ancienne de France, doit fermer fin 2018 ou début 2019.

Il s'est engagé à compenser le manque à gagner fiscal pour les collectivités territoriales, quelque 12 millions d'euros par an, durant trois à cinq ans, et à mobiliser des réserves foncières pour créer, le long du Rhin, une zone de développement industriel à fiscalité attractive.

Le représentant du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a également annoncé lors d'une conférence de presse à Colmar (Haut-Rhin) le lancement d'un appel à projets relatif aux énergies renouvelables sur ce territoire allant de Colmar à Mulhouse et d'un appel d'offre photovoltaïque.

"Si l'Alsace a connu un développement avec l'énergie nucléaire, elle doit aussi connaître un développement avec les énergies renouvelables", a-t-il dit.

Au deuxième des trois jours qu'il passe dans le Haut-Rhin, Sébastien Lecornu a installé le comité de pilotage du "projet d'avenir pour le territoire autour de Fessenheim" qui réunit représentants de l'Etat, de la société civile, des milieux économiques et des collectivités locales, y compris du Pays de Bade, le territoire allemand voisin de la centrale.

L'ancien élu Les Républicains, qui faisait face à une majorité d'élus de droite opposés à l'arrêt des deux réacteurs de 900 GW, a prôné le "respect et l'écoute".

"J'assume la décision de la fermeture de Fessenheim, elle fermera. En face de moi, la quasi intégralité de mes interlocuteurs ne sont pas d'accord avec cette décision, ça ne nous empêche pas de nous respecter et de nous poser des questions pour l'après", a-t-il affirmé.

NOUVELLES INFRASTRUCTURES

Comme les syndicats, qui avaient jeudi jugé la rencontre avec le ministre "constructive", le président Les Républicains de la région Grand Est, Jean Rottner, s'est dit satisfait d'annonces qui reprennent une grande partie des demandes des collectivités territoriales.

"On est plutôt satisfaits de ce discours, satisfaits du côté direct du ministre mais pas encore totalement rassurés sur la faisabilité des choses", a dit l'ancien maire de Mulhouse.

La prise en compte de la dimension tranfrontalière du développement économique était une des revendication des collectivités, des deux côtés du Rhin.

A côté de la création de zones d'activité à fiscalité spécifique, qui intéressent les entreprises allemandes, à l'étroit sur la rive droite du Rhin, le gouvernement se dit prêt à cofinancer de nouvelles infrastructures dont la re-création d'une liaison ferroviaire entre Colmar et la ville allemande de Fribourg-en-Brisgau.

"Je ne viens pas avec un chèque et, en même temps, je ne viens pas les mains vides parce qu'il faut aussi des moyens pour assurer une transition", a expliqué le secrétaire d'Etat.

Alors que la question de la reconversion ou de la mobilité des 750 salariés de la centrale relève d'EDF, celle des 330 sous-traitants permanents et du millier d'autres salariés travaillant pour la centrale sera étudiée par une cellule spécifique mise en place "dès lundi prochain".

Sébastien Lecornu a annoncé son retour à Colmar, les 12 et 13 avril prochain pour la deuxième réunion du comité.

(Edité par Yves Clarisse)